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Paul 12, l'anthroposophie et ses détracteurs sur You Tube
14 juin 2023

Occulte-Magie, la vidéo de Kalou, le Skeptic in The Pub du Valais, commentée et questionnée par Paul 12

Source: Externe

 

 

  

Votre vidéo récréative est plutôt pas mal de ce point de vue. Guy Debord avait vraiment tout compris. Et vous, vous avez bien compris que la guerre contre le mal que vous menez présentement (la résurgence de l’obscurantisme la plus efficiente du 21ème siècle ;) doit savoir user et abuser de cet outil tant prisé de nos jours : l’humour et le divertissement. Société du spectacle quand tu nous tiens.

Donc tout d’abord, je vous applaudi et vous dit bravo ! Le spectacle fut divertissant (comme souvent avec les détracteurs de l’anthroposophie, producteurs de vidéos). Et je suis désolé de gâcher un peu la fête en apportant ici deux éléments qui feront, quelque peu, tache dans votre œuvre : le sérieux (avec quelques exceptions par ci par là) et la précision.

De manière générale, on se demande si vos affirmations péremptoires peuvent être discutées. Vous semblez tellement sûr de vous. Vous rejoignez la cohorte des « spécialistes de l’anthroposophie » (et de ses applications socio-professionnelles et culturelles) du web.

Mais trêve de plaisanteries. Nous avons du pain sur la planche.

 

Voici donc des réfutations sourcées et argumentées ainsi que divers éléments de réflexions et quelques questions (auxquelles vous risquez fort de ne pas réagir et répondre, comme à votre habitude) qui m’ont été inspirés par votre vidéo au fur et mesure de mon visionnage (s'il y a des redondances dans mes propos c'est parce qu'il y en a dans les vôtres) :

 

1:32  « qui a de science que le nom »

Pour vous permettre une telle affirmation, il vous faudrait trouver votre place (analyser, comprendre et proposer des critiques argumentées) au sein de cette échantillon de productions intellectuelles  :

 

----- LIVRES ---------

Comprendre l’ésotérisme. Recherche ésotérique anthroposophique et académique, Dietz Karl-Martin (2008), Stuttgart : Freies Geistesleben 

Rudolf Steiner, un prophète moderne, Gebhardt Miriam (2011) Berlin : Deutsche Verlag-Anstalt

Au commencement fut la distinction. Le monisme ontologique. Une théorie de la conscience en lien avec Kant, Steiner, Husserl et Luhmann, Grauer Christian (2007) Francfort sur le Main : Édition Info3

Médecine anthroposophique et science. Contribution à anthropologie médicale intégrative, Heusser Peter (2010) Stuttgart : Schattauer

De la terre à la mer. L’ésotérisme de Steiner dans l’environnement altéré, Kiersch Johannes (2008), Stuttgart : Freies Geistesleben

La science spirituelle de Rudolf Steiner et la science naturelle, Majorek Marek B. (Éditeur) (2011), Bâle : Futurum

L’Objectivité. Un idéal cognitif au ban d’essaiMajorek Marek B. (2002), Bâle : Francke

Les contes de Zander. Une analyse critique de l’oeuvre : « L’Anthroposophie en Allemagne », Ravagli Lorenzo (2009), Berlin : Berliner Wissenschafts-Verlag

Pseudoscience. Des conceptions de la non-scientificité dans l’histoire des sciences, Rupnow Dirk ; Lipphardt Veronika ; Thiel Jens ; Wessely Christina (Éditeurs) (2008), Francfort sur le Main : Suhrkamp.

Phénoménologie et idéalisme. Structure et méthode de la philosophie de Rudolf Steiner, Sijmons Jaap (2008), Bâle : Schwabe.

Une anthroposophie remise à jour. Bilan d’une expertise spirituelle, Swassjan Karen (2007), Dornach : Verlag am Goetheanum.

Philosophie et Anthroposophie. La conception philosophique du monde de Rudolf Steiner, fondation et critique, Traub Hartmut (2011), Stuttgart : Kohlhammer.

L’Anthroposophie dans l’histoire et le présent, Uhlenhoff Rahel (Éditeur) (2011) Berlin : Berliner Wissenschafts-Verlag.

Rudolf Steiner : vie et doctrineUlrich Heiner (2010), Mucnich : C.H. Beck.

Rudolf Steiner. La biographie, Zander Helmut (2011), Munich : Piper.

L’Anthroposophie en Allemagne. Conception du monde théosophique et pratique sociétale 1884-1945, 2 vol., Zander Helmut (2007) Göttingen : Vandenhoeck & Ruprecht.

 

----- ARTICLES ---------

L’Anthroposophie doit-elle renoncer à sa revendication de science ? Une réplique à Wolfgang Müller-El Abd, Bracher Andreas (2002), Die Drei n°3/2002
Au sujet de la compréhension de soi de l’anthroposophie en tant que scienceda Veiga Marcelo (2011), Anthroposophie, Noël, p 319-327.
L’anthroposophie et avenir de la raison. Qu’est-ce que veut dire en vérité la scientificité ?, Dietz Karl-Martin (2012), Die Drei n°2/2012, p 13-20.
Depuis les chairs de la science. Une réponse à Wolfgang Müller-El AbdEisenhut Stephan (2002), Die Drei n°4/2002, pp. 54-56.
L’anthroposophie : science ou bien « voie cognitive sérieuse » ?, Ewertowski Jörg (2002) Die Drei, n°3/2002, pp. 56-58.
La scientificité de l’anthroposophie. Remarques au sujet de la conférence de Rudolf Steiner à Bologne, Förster, Eckart (2011), Die Drei n°6/2011, 
Connaissance oubliée : polémique anti-ésotérique et recherche académique, Hanegraafff Wouter J. (2005), Aries, Vol. 5, n°2, pp. 225-254.
Les deux dimensions de la science, Hardorp Benediktus (2012), Anthroposophie, Pâques, pp. 42, 52-55.
L’anthroposophie et la question de sa scientificité, Hardorp Benediktus (2011), Anthroposophie, Saint-Michel, pp. 267-269.
Contre l’infantilisme religieux, Haug Helmut (2005), Die Drei, n°5/2002, pp. 64 et suiv.
Essai d’une explication avec la science extérieureHenke Günter (2011), Anthroposophie, Noël, pp. 327-333.
Penser exact, expérience du penser et action libre, Hueck Christoph (2002), Die Drei n°7/2002, pp. 96-98.
« Quand est-ce que tombera le vêtement symbolique ? » Dogme et méthode. Au sujet de l’herméneutique de l’oeuvre de Steiner, Kaiser Ulrich (2011), Die Drei n°8-9/2011, p 41-55
Priorités utiles ?, Kiersch Johannes (2011a), Anthroposophie, Noël, pp. 333-336
La pédagogie Waldorf se fonde-t-elle sur la science?, Kiersch Johannes (2011b), Erziehungskunst, N)2/2011, p 48 et suiv
Ésotérisme devenu et ésotérisme en devenir, Kiersch Johannes (2008), Die Drei n°3/2008, pp. 33-38
Steiner sacrosaint ? Textes transmis par la tradition et vérité de science de l’esprit, Klünker Wolf-Ulrich (2011a), Die Drei n°5/2011, pp. 33-37
Dilettantisme professionnel. La fragilité de la science de l’esprit et de son fondateur, Klünker Wolf-Ulrich (2011b)Die Drei n°6/2011, pp 15-24
Comment l’anthroposophie et la science de la Terre se rencontrent d’une manière conforme aux faits ? Remarques critiques au sujet du nouvel ouvrage de Danmar Bosse L’évolution commune de la Terre et de l’être humainKümmell Susanna, Schmutz Hans Ulrich, Schad Wolfgang (2005), Die Drei n°5/2003, p 67-76
Comment l’anthroposophie est-elle scientifique ?, Majorek Marek B. (2012), Anthroposophie, Pâques, p 31-42
Helmut Zander et son concept dilettante de science. Le volumineux passage sans s’arrêter d’Helmut Zander devant le noyau méthodique de l’anthroposophie de Rudolf Steiner — sa scientificitéMeyer Thomas (2007), Der Europäer n°12/2007, p 3-8
Pourquoi l’anthroposophie ne perce pas. Idées courantes de quelqu’un d’extérieurMüller-El Abd Wolfgang (2002a), Die Drei n°2/2002, p 44-53
Entre science et révélation. Questions ultérieures à l’anthroposophieMüller-El Abd Wolfgang (2002b), Die Drei n°5/2002, p 66-73
La vision de Steiner. Expression d’un esprit globalPetersen Peter (2002), Die Drei n°4/2002, p 56-58
Le dernier prophète. Rudolf Steiner est le seul et unique idéaliste allemand qui a survécu au test de la pratique, Radisch Iris (2011), Die Zeit n°8/2011
Pourquoi l’anthroposophie ne pénètre pas. Coup d’oeil en arrière sur une discussionRöschert Günter (2002), Die Drei n°10/2002, p 52 et suiv
La scientificité de l’anthroposophieSchieren Jost (2011a), Anthroposophie, Saint-Michel, p 225-236
De la fréquentation scientifique avec l’anthroposophie, Schieren Jost (2011b), Anthroposophie, Saint-Michel, p 263-266
Recherche ésotérique académique et anthroposophie. Perspectives d’un changement de paradigmesSchmidt Robin (2008), DieDrei n°3/2008, p 15-30
À longue échéance l’anthroposophie perceraSchwab Robert (2002), Die Drei, n°5/2002, pp. 65 et suiv.
Le génie multicoloreSteinfeld Thomas (2011), Süddeutsche Zeitung, n°47/2011, p. 14.
Anthroposophie et science naturelle : combat de qui contre qui ? Au sujet du « Combat pour l’Atlantide » d’Andreas DelorStockmar Stephen (2005), Die Drei n°3/2005, p 52-58
L’anthroposophie: science ou culture du savoir?Sünner Rüdiger (2009), Info3 n° 2/2009, pp. 68-71
L’autre bibliothèqueTheilmann Florian (2002), Die Drei : n°10/2002, p 47-51
Combat autour des cultures scientifiques. L’oeuvre fondamentale d’Helmut Zander au sujet de l’anthroposophie en Allemagne dans le contexte de la communauté des historiens et de l’histoire du tempsUhlenhoff Rahel (2007), Info3 n°10/2007, p 28-34
La machine-Steiner. Comment la tentative de réformer la science naturelle mena à la science de l’espritUhlenhoff Rahel (2007), Brüderlin Markus ; Groos Ulrike (Éditeurs) : Rudolf Steiner et l’art du présent, Cologne : DuMont, pp. 40-47.                                                                                                                                Science « Anthroposophie ». Qu’est-ce que la pseudoscience ?Ziegler Renatus (2009), Das Goetheanum n°27/2009, p 8 et suiv

 

Il faudrait tenir compte de tout ce qui précède, à l'instar de Philip Kovce, ici : Connaissance et reconnaissance. La discussion autour de l’anthroposophie en tant que science

Vous pourriez, éventuellement, aussi produire une critique méthodique de ce livre, du docteur en médecine Peter HeusserLes bases scientifiques de l'anthroposophie

Pour cela, vous pourriez, par exemple, vous entretenir avec Eckhart G. Hahn (dont voici les publications scientifiques), qui s'est exprimé sur le livre de Peter Heusser en termes positifs. 

Vous pourriez lire cet article : Au sujet de la relation de l’anthroposophie et de la science académique (Thomas Brunner)

Bref, il vous faudrait vous familiariser avec tous les arguments, les contre-arguments, les controverses internes et externes (aux milieux anthroposophiques) avant d’envisager, éventuellement, entrer dans la mêlée (une mêlée universitaire parfois). Or, dites-moi si je me trompe, vous ne connaissez rien de tout cela. Votre affirmation (1:32) est péremptoire. Il s'agît d'un présupposé que vous tenez pour une certitude. Il est fort probable qu’elle se base sur le raisonnement primitif suivant : ‘dans l’anth, on entend parler de gnome, de corps éthérique et de réincarnation ; donc toute production prétendument intellectuelle, voire universitaire, estampillée, de près ou de loin, « anth » n’a pas à être considérée. Ça ne peut être que du gros n’importe quoi. Donc c’est comme si ça n’existait pas‘. Degré zéro de la cognition. Aller, degré 0,1 (si tel n'est pas votre approche, dites le moi).

La science et ses fondements était la préoccupation principale du Steiner du 19ème siècle. Si vous n’avez pas intégré ses travaux épistémologiques (ne serait-ce que sa thèse de doctorat en philosophie), résumés et vulgarisés dans cet excellent article de Daniel Zink : Connaissance, agir et liberté : une relation primordiale), vous ne comprendrez jamais en quoi ‘vos appels à la science’ tomberont à côté, la plupart du temps. Le concept fourre-tout de « pseudoscience » a bon dos. Ça vous permet de rester tranquille sous l’emprise d’un paradigme bien implanté dans les esprits à notre époque. Il existe donc des universitaires et des penseurs qui ont intégré la pensée steinérienne et qui la mettent en perspective (en rapport avec notre époque) de manière profonde et enthousiasmante. Encore faut-il s’enquérir de leurs travaux. Ces derniers sont nombreux. Il s'agît, ici (la liste plus haut), de l'exposition de divers livres et articles contradictoires (certains, clairement opposés à l'anthroposophie) qui mettent en lumière l'état d'une question : la scientificité de l'anthroposophie. Dire que cette mise en lumière relèverait, de ma part, du fameux procédé nommé "millefeuille argumentatif" (comme vous avez tendance à le dire pour créer un écran de fumée, pensant masquer ainsi votre ignorance crasse) serait tout aussi ridicule que de faire cette remarque devant un parterre d'universitaires quelconque qui vous exposeraient la profusion de références à connaître et intégrer avant d'oser sérieusement s'exprimer sur leur domaine de compétence, de connaissance et d'expérience.

C'est pourtant ce que vous faîtes. Mais il est vrai que dans le monde des youtubeurs, ça ne fonctionne pas ainsi. Les certitudes y sont tellement plus simples à acquérir. Il suffit de prendre la posture du sachant, et hop, on devient sachant. Et expert, donc. C'est magique (pour coller au titre de votre vidéo). Sacré Kalou..

 

1:45  « postulats non mesurables, indémontrables »

La notion de mesure, et celle de démonstration (se fondant sur « la mesure »), est précisément une question de base qu’il s’agit de discuter. Est-ce possible, ou sommes-nous sous le joug d’un dogme dont toute remise en cause provoquera une excommunication de la part de ses chiens de garde ? 

Mr le vulgarisateur scientifique, je vous invite à méditer cette citation de Carl Friedrich von Weizsäcker« Celui qui connait la science occidentale sait qu’elle ne peut voir empiriquement que ce à quoi elle est théoriquement préparée ; du moins dans sa manière de poser ses questions. » Carl Friedrich von Weizsäcker / Gopi Krishna : Die biologische Basis der religösen Erfahrung. Francfort 1988, p. 27.

Quelques livres, thèses et articles qui permettent de comprendre en quoi "la mesure" et "la démonstration" peuvent prendre une autre signification avec une approche scientifique différente de celle dans laquelle vous vous êtes éveillé intellectuellement (sans doute):

Gabriel BARRAS : Sciences et réalité. Approche épistémologique. (à partir de la page 7)

Totalitarisme épistémologique et république de la connaissance

Rudolf Steiner et les fondements goethéens de l'anthroposophie

La Démarche scientifique de Goethe

Goethe et la méthode de la science

x Rudolf Steiner et René Descartes

Mais toutes ces références, c’est de la vulgaire propagande, n’est-ce pas ? C’est pratique de sortir cette carte pour éluder ce qui ne va pas dans notre sens. Pas question d’envisager un seul instant qu’il pourrait s’agir là de productions intellectuelles intéressantes et fécondes pour l’évolution de la science en générale ; qui devrait, en tout cas, donner lieu à des échanges respectueux, voire passionnants. 

 

1:55  « l’art des sciences de l’occulte »

Que sont « les sciences de l’occulte », selon vous (puisque vous employez cette expression) ? Une définition svp… Enfin, la vôtre.. C’est toujours important de comprendre ce que « l’autre » pense et s’imagine.

 

2:08  « de nature anti science »

Je pense que, pour vous, 'science" équivaut à "science académique, réductionniste et focalisée sur la matière (donc sur la mesure)". Parlons donc de cette science là (si vous me dites que vous n'en connaissez pas d'autre, je vous répondrai que c'est bien là le problème).

Steiner a toujours mis un point d’honneur à respecter cette science moderne. Il y a des tonnes de citations qui vont dans ce sens. Vous ne connaissez rien aux fondements de l’anth, et vous vous fabriquez un épouvantail qu’il est très facile ensuite de critiquer et dénoncer. Si cet épouvantail était vraiment la réalité de la démarche anthrop, un nombre significatif d’anthroposophes ne le seraient jamais devenus (ou ne serait pas sympathisants) ; moi le premier…

L'anthroposophie n'est ni "antiscience", ni même unilatéralement "alterscience" ; elle est un élargissement de la science, telle qu'elle est apparue, peu à peu à l'époque moderne, en se focalisant d'abord sur la matière. Nous pourrions dire : une mue (en rien aboutie) de la science actuelle.

Voici une citation allant dans ce sens (entre des centaines possibles) :

"Nous devons acquérir cette pensée à laquelle se livre le matérialiste, la pensée sur les lois matérielles, mais nous ne devons le faire que pour le monde matériel ; nous pourrons comprendre ce dernier grâce à de telles lois. Et si nous allons vers le monde matériel sans vouloir le comprendre avec les lois matérielles, nous ne parvenons alors à rien en ce qui concerne ce monde. Celui qui ne veut pas expliquer le monde matériel à la façon qu’utilise le matérialiste pour expliquer l’ensemble de l’univers, celui-là n’ira pas loin. Si quelqu’un veut expliquer ce qu’est une montre et dit : «Oh c’est simple, il y a deux petits démons dedans qui poussent les aiguilles», nous nous moquerons de lui et nous dirons : «Tu ne nous expliques rien du tout avec tes deux démons!» Le seul qui soit utile dans ce cas, c’est celui qui nous explique le mécanisme de la montre selon les lois du monde matériel." Extrait de la neuvième conférence du cycle « Macrocosme et microcosme » (Vienne, 29 mars 1910) Rudolf Steiner – GA 119 EAR. (Ici, le contexte plus large de cette citation : Le matérialisme a son bien-fondé)

Voici, par ailleurs, un article qui fait le point sur Le noyau scientifique de l’anthroposophie, où il est expliqué "pourquoi l’anthroposophie doit être comprise non comme une croyance ou une philosophie dogmatique mais comme une science spécifique parmi les sciences, une recherche par essence non dogmatique et phénoménologique, avec ses caractéristiques, ses méthodes et ses résultats propres."

Ou encore ces précisions de Steiner : "Ici [au Goetheanum], nous voulons développer une méthode scientifique qui soit apte à mener à la connaissance du suprasensible. Cette méthode doit être aussi stricte, aussi exacte, aussi scientifique que ce qui est exigé aujourd'hui des méthodes scientifiques appliquées à la nature. Sauf que l'on ne peut pas s'élever jusqu'aux domaines suprasensibles tant qu'on en reste aux voies de recherches qui sont appropriées au monde sensible. Mais on ne peut pas accéder scientifiquement aux mondes suprasensibles si l'on procède d'un autre esprit que celui qui s'est maintenu avec tant de sérieux dans le domaine de la réalité sensorielle." Rudolf Steiner (1922) GA 215

Il y a tellement de citations de ce type. Et je ne parle pas ici des hopitaux et cliniques anthroposophiques (forcément homologués par les autorités sanitaires ; particulièrement strictes en Allemagne) qui ne pourraient tout bonnement pas exister et fonctionner au quotidien s'ils étaient "anti-science" ! Mais nous reviendrons sans doute plus loin encore sur cette accusation délirante vu qu'il s'agît d'un leitmotiv dans toute votre vidéo.

 

Concernant les trois derniers points (les trois derniers time codes), je vous pose une question globale : c’est quoi la science selon vous (en y pensant en profondeur par vous-même) ? Ce n'est pas simple de le faire sans être sous le joug de la doctrine matérialiste. Cette dernière n'est pas une conclusion de la science. C'est un postulat que l'on prend pour une vérité. 

X  Pour approfondir la réflexion (si tant est que cette réflexion vous intéresse, et qu'elle soit à votre portée) regardez et écoutez cette vidéo de Rupert Sheldrake, qui expose brillamment tout le problème :

 

 

X  Par ailleurs, il y a un livre (épuisé, mais je vous le prête, si vous voulez ; ha ha) d'un ancien professeur de l'université de Lausanne, Pierre Feschotte, qui est très intéressant : Les Mirages de la Science

Notez que les propos respectifs de ces deux scientifiques ne sont absolument pas "anti-science". Ils parlent bel et bien au nom de la science

La suite : 

 

2:12  « syncrétisme »

Non ! C’est trop facile de dire cela, vite fait. Ce n’est pas parce que Steiner a parlé dans divers milieux (avec chacun sa terminologie propre) de toutes sortes de sujets qu’il n’existe pas un fil conducteur : un substrat philosophique et spirituel qui lui est propre (ainsi qu'un renouveau artistique et scientifique). Il a bel et bien apporté quelque chose de nouveau dans la vie culturelle. Il existe tout une littérature sur cette question dans les milieux anthrop (et en périphérie) depuis 1 siècle. Comme vous n’y connaissez rien (et que vous méprisez de telles références), vous allez au plus simple par un raisonnement rapide : ‘il a parlé de réincarnation, du Christ, de trucs païens (genre esprits de la forêt, gnomes etc..), de l’Inde, des évangiles, il a tenté de « récupérer » des personnalités qui font « classe » (Goethe, Nietzsche), de faire « genre science » etc.. ; donc, bref, c’est du syncrétisme quoi. Voilà quoi…‘

"Analyse" superficielle (si telle n’est pas "votre analyse", rectifiez les choses, je vous en prie).

Lorsque l'on comprend correctement l'impulsion de base de Steiner, on réalise qu'il s'agît pour lui de trouver la source spirituelle universelle qui se manifeste de manière circonstanciée (donc différente) dans l'espace (géographie) et le temps (histoire). Traditions religieuses, systèmes philosophiques ou scientifiques, tout cela a son revers suprasensible qu'il s'agît d'étudier avec une grande minutie. Cela peut donner l'impression, dés lors, que ces objets d'études seraient des sources inspirant Steiner pour l'élaboration de ses écrits et conférences. En réalité, Steiner attire l'attention sur la source commune à toutes ces impulsions spirituelles historiques, et les éclaire ainsi avec un certain recule.

Exemple concernant "l'histoire de la clairvoyance" : Quelques particularités fondamentales de l’évolution humaine au cours des périodes de civilisation : leur lien avec la maîtrise du corps physique et avec la conscience clairvoyante Extrait de la huitième conférence du cycle « L’Évangile de Saint Luc » (Bâle, 24 septembre 1909) Rudolf Steiner – GA114 3e édition - Éditions Triades

Il y a un sens à l'évolution. Il y a un objectif final qu'il s'agît d'envisager rationnellement à notre époque. Ce dernier ne peut aboutir qu'en passant par énormément d'étapes qui peuvent s'étudier à part entière, une par une. Steiner attire notre attention sur une vision globale qui existe en soi, et qui permet d'approfondir le sens et le rôle de chacune de ces étapes. Tel est le rapport de l'anthroposophie avec les nombreuses références au passée dans 'sa littérature interne'.

Un syncrétisme procède de manière inverse : il s'agît de partir de l'étude des diverses traditions (religieuses, philosophiques, mystiques, scientifiques..) et d'essayer de les relier a posteriori dans une synthèse générale (plus ou moins bancale, la plupart du temps). Le concept de Point Omega de Theillard de Chardin en est un petit exemple. Si c'est ce que font beaucoup de personnes dans les milieux spiritualistes New-Age, telle n'est pas la démarche de Steiner. Il ne s'agît pas de tirer les grandes lignes des traditions religieuses et philosophiques du passée par la mise en lumière (éventuelle) d'un dénominateur commun général, mais de percevoir la multiplicité des manifestations (passées) d'un principe universel avec lequel on peut se relier et que l'on  peut connaître individuellement (à l'époque moderne particulièrement) et indépendamment de l'étude exotérique des ces dernières (Ca va vous captez Kalou ?). 

C'est d'ailleurs ainsi que procède la méthode goethéenne concernant l'étude de la vie : la multiplicité dans l'unité et non l'unité dans la diversité. Il s'agît d'une conception de l'universalisme différente que celle à laquelle nous sommes habitués. Lire le "post-scriptum" de ce livre d'Henri Bortoft (élève de David Bohm) : La démarche scientifique de Goethe.

Concernant son œuvre philosophique, il y a un petit texte de jeunesse de Steiner qui, par exemple, retrace l'histoire de l'idée de l'individualisme (au cœur de la démarche anthroposophique, soit dit en passant), de l'antiquité aux temps modernes (dans le livre : Ethique et Liberté). Dans Philosophie de le liberté, il ne s'inspira pas des divers philosophes évoquant l'individu (en les amalgamant) pour en tirer sa propre vision syncrétique de l'individu (en picorant de-ci de-là chez tous les philosophes présents et passés). Il pensa par lui même les concepts d'individu et de liberté, puis chercha les résonnances avec les temps présents et passés dans une optique évolutive. Il se peut qu'il ait été mis sur la voie de ses intuitions personnelles par tel ou tel penseur (comme Goethe et Fichte, par exemple), mais ce qu'il a apporté, sur ces questions et d'autres, est bel et bien son œuvre à lui. Il existe des universitaires qui s'intéressent à l'originalité de son œuvre. Un simple exemple français avec Loïc Chalmel, ici : https://journals.openedition.org/rgi/1593?lang=en 

Et ce que je dis là est valable aussi pour la partie ésotérique de son œuvre. 

Bref, parler de syncrétisme est encore une manifestation de votre incompréhension (voire carrément, votre méconnaissance) de l'oeuvre de Steiner. Mais, à votre décharge, vous n'êtes pas le seul… 

Soyez honnête : tout cela vous dépasse. Dès lors, comme toute personne associant ignorance et prétention mal placée, vous êtes tenté de balayer le tout en proclamant que ça ne peut être que des élucubrations.

 

3:24  « vérités absolues »

Pourriez-vous m'indiquer, ne serait-ce qu'une citation de Steiner où il prétend livrer des vérités absolues

Premièrement, il a parfois parlé des erreurs possibles, comme dans n'importe quelle approche scientifique du réelle. 

« Il y aura certainement des erreurs, bien sûr, mais c’est la même chose que pour d’autres recherches. Ce qui importe, ce ne sont pas ces erreurs en particulier, mais le caractère fondamental de l’ensemble. » Rudolf Steiner : Fachwissenschaften und Anthroposophie GA 73a, Dornach 2005 p. 469

Je vous conseille aussi le chapitre "Steiner et son rapport à l'erreur" du livre Rudolf Steiner et sa relation à la science de Wolfgang Schad.

Vous pouvez aussi écouter cet audio qui répond avec minutie à des questions absolument légitimes : Comment peut-on faire confiance aux personnes qui parlent du monde des défunts ou des mondes dits «spirituels»?

Deuxièmement, il considérait le rapport à la vérité comme quelque chose d'évolutif et de relatif à une époque donnée, en corrélation avec son bienfait. Parallèlement, la vérité absolue existe dans les mathématiques, par exemple. Si vous saviez toutes les prises de bec complexes propres au milieux anthroposophiques sur ces questions.. Ha ha. 

Un exemple (si vous avez le courage) : "Johannes Kiersch veut montrer que la croyance que « L’anthroposophie promulgue des vérités générales » est « une représentation fausse ». Pour ce faire, il dit : « Dans sa Philosophie de la liberté, Steiner a défendu l’idée audacieuse que tous les êtres humains libres pouvaient s’accorder autour d’une vérité commune ». Puis il ajoute que, plus tard, cette idée fondamentale « il l’a libérée de sa généralité abstraite ». Le problème est que, dans ce livre, Rudolf Steiner n’a pas parlé d’une telle vérité commune. Bien au contraire ! - Pour comprendre cette question, il est d’abord nécessaire de prendre en compte que Rudolf Steiner distingue deux catégories : les concepts de connaissance et les concepts moraux[8]. Cette notion est fondamentale. La question de la vérité se pose différemment dans chacun des cas. Par exemple, en géométrie euclidienne, la vérité du théorème de Pythagore ne dépend pas d’un point de vue. Nous sommes alors dans le domaine de la connaissance. Là, les êtres humains peuvent effectivement « s’accorder autour d’une vérité commune » (J.K.) et il ne s’agit pas d’une « vérité abstraite » comme le dit Johannes Kiersch. Pour ce qui est de la morale, nous participons également tous au même monde d’idées. Mais mon prochain « reçoit du monde d’idées qui nous est commun d’autres intuitions que moi. Il veut déployer la vie de ses intuitions, moi celle des miennes. Si nous puisons réellement tous deux à l’idée, (…) nous ne pouvons que nous rencontrer dans la même aspiration, dans les mêmes intentions »[9]. Il n’est pas question d’une « vérité commune » (J.K.), mais d’une même aspiration qui peut se réaliser sous des formes différentes, car impulsées par des intuitions différentes. Si l’on ne fait pas cette distinction, alors on prête à Rudolf Steiner des idées qui ne sont pas les siennes. Or c’est précisément ce que Johannes Kiersch veut nous inviter à ne pas faire. Là encore, il montre la même problématique que celle qu’il dénonce. Il propose de fausses représentations pour montrer comment sortir des fausses représentations qui ont cours dans certains milieux anthroposophiques."  Captivité occulte, vraiment ? Soi-esprit, Michel Laloux

Troisièmement, son rapport au mot vérité est fondé dans sa thèse de doctorat. Extrait : « Nous croyons de fait avoir montré que tout conflit entre les conceptions du monde provient de ce que l’on cherche à acquérir un savoir sur quelque chose d’objectif (chose, Je, conscience, etc.) sans connaître exactement auparavant ce qui seul peut renseigner sur tout autre savoir : la nature du savoir lui-même. » Vérité et Science Rudolf Steiner GA3 EAR

Un tel questionnement épistémologique prudent est tout bonnement aux antipodes d'un quelconque processus qui amène à se prévaloir, automatiquement ou aveuglément, de vérités absolues.

Il en parle aussi dans cet extrait (n'êtes-vous pas d'accord avec ces propos ?) : Au sujet de la nature des vérités anthroposophiques

Dans cet partie d'un article polémique de Franck Linde, concernant un travail universitaire, vous comprendrez (avec un peu de bonne volonté) la distinction entre illusion et réalité dans la clairvoyance : Illusion et réalité

Citons encore Rudolf Steiner : « Dans tout ce qui provient de la recherche spirituelle anthroposophique en matière de médecine et de physiologie, par exemple, il ne peut s’agir que de suggestions sur lesquelles il faut travailler de manière empirique. Ce n’est que sur la base de ce travail empirique plus poussé qu’un jugement valable et convaincant peut se former sur ces questions, un jugement tel que l’exige le domaine thérapeutique. » Rudolf Steiner, Physiological-Therapeutic on the Basis of Spiritual Science, GA 314, conférence du 26 octobre 1922

Ou encore : « Je voulais le présenter sous forme de principes pour que vous puissiez voir comment ces choses sont basées sur une compréhension globale, mais que cette compréhension ne devrait être qu’un principe régulateur. Vous verrez que ce qui est affirmé à travers ces principes régulateurs peut être vérifié de la même manière que l’on vérifie d’autres faits selon les habitudes de la médecine d’aujourd’hui. Nous n’exigeons pas que ces choses soient acceptées telles quelles avant qu’il n’y ait une vérification. » ibid, conférence du 27 octobre 1922

Et pour finir : « … le savoir que l’on peut acquérir à présent à propos des choses spirituelles ne doit pas être pris comme une somme de dogmes. Qu’il soit bien clair que, dans l’avenir, d’autres que nous seront en mesure de voir dans ce que nous sommes maintenant en mesure de produire davantage de vérités que nous pouvons en voir nous-même. C’est là-dessus que repose en fait l’évolution spirituelle de l’humanité. Tous les obstacles, toutes les entraves viennent finalement de ce que les hommes refusent d’admettre qu’ils aimeraient qu’on leur transmette des vérités qui ne soient pas celles d’une certaine époque, mais des dogmes absolus, intemporelle. » La polarité de l’éternel et de l’éphémère dans la vie humaine 06.09.1918 R. Steiner (GA 184)

 

6:23 "petite anecdote impromptue : Loïe Fuller"

 

  

  

 

 

 

  

Vous pensez avoir trouvé là la source d'inspiration de Steiner concernant l'Eurythmie ? Vous êtes trop fort, Kalou.. Quel sacré détective 2.0 vous faîtes (Shadow Ombre a de la concurrence). Zut, grillé le Rudolf. Ha ha. 

  

6:50 « il semble clairement évident que Steiner s'est grandement inspiré de.. »

Syntaxe illustrant votre amour de la science et de la démonstration ?

Effectivement : la comparaison des images "semble" donner l'impression que peut-être il pourrait grandement s'agir éventuellement d'un plagiat probable évident ; c'est obscurément clair ! .. Ha ha.. 

"Il semble clairement évident..", est une expression bien particulière. A l'image de votre manque totale d'objectivité ici. Votre parti pris émotionnel vous mène à des contorsions sémantiques oxymoriques lunaires (qui y fera hurler tous les nains présents ; ha ha).

En suivant votre raisonnement ("il semble clairement évident"), les exemples suivant sont ils des inspirations de l'eurythmie de Steiner ? Ou bien encore, sont-ce des danses qui auraient servi d'inspiration à Steiner ? Ou sont-ce des inspirations de Loïe Fuller ? Ou l'inverse ? Ben oui, dés lors qu'il y a des voiles qui bougent !! Il semble clairement évident, quoi.. Et vive la science (in the pubs of Valais) ! A la votre.. (avec modération, hein) ha ha

 

  

  

  

  

 

6:54  « greffe d’une interprétation et d’une symbolique »

Hum, chacun pourra constater que le résultat d’une telle « greffe » donne quelque chose de complétement différent de la pratique artistique de Loîe Fuller.

  

   

..

   

Pourriez-vous me dire de quelle "symbolique greffée sur la danse de Loïe Fuller" il s’agît exactement ? 

Et là (c'est un cadeau pour vos soirées moqueuses entre sceptiques dans le Valais) ?

 

 

 

 

 

Et pour revenir au sérieux, voici une représentation d''eurythmie artistique ; là non plus on ne voit pas trop le rapport avec Loïe Fuller (en dehors des voiles qui bougent..) :

 

>>  Pour approfondir les deux derniers points (les deux derniers time-codes), une piste de réflexion, Mr Skeptic : 

 

 

7:06  ".. fondements se cachent derrière un verni artistique.."

Eternel procès d'intention. Vous montrez vous même des extraits de vidéos (pour le grand public) qui exposent les fondements, sans pour autant faire apparaître l'aspect artistique. De manière général, Steiner n'a jamais caché les aspects occultistes ou ésotériques de son œuvre. Il était connu pour cela dans toute l'Europe. Donc de quel verni parlez vous. Vous feriez mieux d'approfondir la question historique et anthropologique suivante : "art, sacralité et monde invisible". 

https://124revue.hypotheses.org/5338 

https://www.academia.edu/35312063/Lambros_Couloubaritsis_Lart_comme_mode_dacce_s_a_linvisible 

https://publications-prairial.fr/iris/index.php?id=1660 

Bon, cherchez vous même hein..

 

7:54  « alphabet gestuel basique »

Hum.. Basique ? Euh, d’autres exemple « d’alphabet gestuels basique » (hormis le langage sourd-muet purement fonctionnel et en rien artistique, thérapeutique ou ésotérique) ? Qu’appelez-vous "basique" ???

 

9:45  « croyance infondée »

Exemples de croyances fondées, svp ?

Par nature, une croyance n’a pas à être fondée sur le plan de la pensée. Une connaissance, une science, oui. C’est d’ailleurs pour cela que l’anthroposophie est une science de l’esprit et non pas une croyance ‘de’, ‘en’, ou ‘à’ l’Esprit. Reste à fonder correctement le concept de science (c’est cela que vous n’arrivez pas à réaliser : il faut fonder correctement ce concept, et c’est ce que Steiner a fait au 19ème siècle). Car sans cela, cette dernière, n’étant pas à la hauteur de ses prétentions, finie par devenir une croyance, infondée par nature. Aller, disons plutôt : un postulat ; ou encore un paradigme.

Voici un petit extrait d'un livre écrit par un ancien détracteur de Steiner (Wolfgang Müller) qui a changé d'avis et fini par comprendre beaucoup de choses, à force de s'ouvrir au (vrai) débat avec une connaissance anthroposophe :

"C’est ici que l’on découvre un point central de sa pensée : la science de la nature, qui a agi pendant des siècles comme une entreprise de démolition spirituelle, contient justement la clé de la spiritualité de l’avenir. Mais non en transposant grossièrement ses schémas de pensée dans un autre domaine, du monde matériel au « monde spirituel », qui obéit à des lois totalement différentes. Ce qu’il importe absolument de retenir, c’est le profond apport invisible des temps modernes : leur esprit de recherche rigoureux et froid. Celui-ci, qui s’est formé dans la connaissance de la nature extérieure, portera ses fruits d’une tout autre manière dans la connaissance du monde spirituel." Extrait de Anthroposophie : la provocation sur Aether

Toute l'œuvre de Steiner se fonde sur l'observation stricte de la pensée comme instrument du connaître :

"L’activité par laquelle on tente de connaître est manifestement la pensée. Les phénomènes perçus par les sens sont bien sûr eux aussi essentiels, mais pour pouvoir se faire quelque idée que ce soit à leur sujet, il faut bien recourir à l’activité pensante ; de sorte qu’il s’agit d’abord de tenter de juger des capacités de celle-ci. Ainsi, Steiner débute son approche par une observation de la pensée. Il faudrait en fait plutôt dire du penser (das Denken), terme indiquant qu’il s’agit ici de la réflexion en tant qu’activité pleinement consciente, à laquelle le sujet pensant participe totalement." Extrait de l'article de Daniel Zink Connaissance, agir et liberté : une relation primordiale

Par ailleurs, dans cet article (Le noyau scientifique de l'anthroposophie), Peter Heusser explique pourquoi l’anthroposophie doit être comprise non comme une croyance ou une philosophie dogmatique mais comme une science spécifique parmi les sciences, une recherche par essence non dogmatique et phénoménologique, avec ses caractéristiques, ses méthodes et ses résultats propres.

Soit dit en passant : cela fait un moment que je suis intrigué par l’emploi du mot « croyance » et du verbe « croire » par les rationalistes militants du web. Thomas Durand, par exemple, commence parfois ses vidéos par des « faut-il croire ceci (ou un tel)?». Et ça colle tout à fait avec votre concept de « croyance infondée » qui sous-entend la possibilité "d’une croyance fondée". Mais dès lors, que signifie « fondée » ? J’ai comme l’impression que, chez les zét 2.0, cela signifie : « autorisée » ou encore « validée ». Validée par l’autorité de validation officielle qui est infaillible et que, dès lors, « il faut croire.. » (par ailleurs, le concept de communauté scientifique, avec son système actuel de publication, doit être discuté et interrogé de fond en comble). C’est intéressant comment on peut trouver des travers inconscients dans certains éléments de langages non-réfléchis chez tous ces rationalistes 2.0… On a vraiment l’impression que certains jeunes défenseurs de la science 2.0 actuels, s’ils avaient vécu du temps de Galilée, auraient été des défenseurs de l’Eglise. Car ce qui leur importent, au fond, c’est d’être du bon côté des autorités de l’époque, de l’ère du temps… C'est l'immense biais du "communément admis" (occidentalo-centré, présentement). 

Voici un youtubeur qui approfondi ces questions de manière très pénétrante : La tache aveugle de la Zététique. Ici, la deuxième partie de son propos. La raison, avec ce monsieur, confine à la sagesse. Il développe une pensée très puissante et rigoureuse, avec ses concepts de bases de "pré-rationnels, rationnels et transrationnels", 'd'hypnomachie" ou encore de "logique sacrificiel", qui le place bien au dessus du simple qualificatif de youtubeur (qui vous va si bien à vous, et à la plupart des zététiciens qui se perdent dans un rationalisme mimétique et militant ne s'adressant qu'à un public de "pré-rationnel"). Pour moi, il s'agît d'un penseur très prometteur que je suis heureux d'avoir découvert récemment. Intéressez vous à sa chaine. Il vous aidera à évoluer. Et surtout, comprenez que dans son référentiel, les anthrop ne se classe pas parmi "les pré-rationnels" mais parmi "les transrationnels" (cad qu'ils ont parfaitement intégré ce que vous êtes si fier de promouvoir, sans l'avoir pleinement intégré vous-même : la pensée logique se fondant sur la raison). Perso j'emploierais plutôt un autre terme : méta-rationnel (que Elisabeth Feytit représente si mal, et rabaisse, en prétendant faire de la métacognition).. 

 

Si le prétexte du "millefeuille argumentatif" pointe encore ici le bout de son nez dans votre conscience, pour balayer l'ensemble des points précédant (comme ce fût déjà le cas), je vous répondrais que vous même vous produisez des "millefeuilles approximatifs" indigestes à tire larigot. S'il existe des tonnes de références qui montrent que vous êtes à coté de la plaque, je suis bien obligé d'en mettre un échantillon significatif en avant. Si vos blocages intérieurs vous empêchent de le reconnaître soyez assuré que d'autres lecteurs le reconnaitrons.

Continuons :

 

9:53  « vivre selon sa croyance »

Vous-même, vous êtes libre de croire, en effet, que l’eurythmie ne représente nullement de réelles expériences concrètes (à élaborer, cultiver et fructifier individuellement et librement) pour ceux qui vivent au quotidien cet art du mouvement, et qui le connaissent donc jusqu’au bout de leur doigts et au plus profond d’eux même (comme n’importe quel art ou pratique) ; contrairement à vous, qui ne pouvez que vous baser sur des idées préconçues. Par ailleurs, vous êtes libre également de passer votre temps à transmettre vos a priori en produisant des vidéos You tube ; bref, libre de vivre selon vos croyances et de les transmettre à des personnes crédules qui boivent vos paroles sans chercher à vérifier et comprendre quoi que ce soit par eux-mêmes (avec, sans doute, quelques exceptions tout de même).

 

10:47  extrait du reportage Vox Pop d’Arte.

On ne comprend pas ce que cet extrait de vox pop vient faire ici. Qu’est-ce que cela illustre dans vos propos concernant l’eurythmie ? Ne me dites pas que c’est l’idée des êtres élémentaires (avec la petite poupée lutin sur le banc) …

 

12:06  « invoquer la bonne entité »

Je ne suis pas un spécialiste de l’eurythmie comme vous (ha ha), mais êtes-vous bien sûr qu’il s’agit principalement d’invoquer des entités (comme l’âme groupe des chats) rien que par l’eurythmisation des mots « chats » ou autres (quelle que soit la langue) ? J’ai fait deux ans d’eurythmie, et basiquement ce qui compte avant tout c’est de ressentir et percevoir une résonnance entre mouvement extérieur perçu et mouvement intérieur ressenti (j’vais pas développer ce concept ici). Ce ressenti peut ensuite, dans certaines circonstances et chez certaines personnes, entrer en rapport conscient avec des êtres ou forces spirituelles (ce qui demanderait, là aussi, un développement). Mais le mot grandiloquant « invocation » n’est pas approprié selon moi ; je ne l’ai d’ailleurs jamais entendu ou lu. Mais bon, pour votre show, c’est plus efficace, j’en conviens. Ça fait un peu peur. Show must go on !! Invoquons Freddy !! (Allez faites nous un show eurythmique sur cette chanson de The Queen. Ha ha)

Voici ce que je peux en dire de par mon expérience : l’eurythmie au quotidien a pour effet une revitalisation de notre corporéité physique et subtile. C’est une sorte d’hygiène de vie de notre organisme (sur tous les plans) qui permet à notre conscience de soi d’être plus présente, mieux incarnée, grâce à un travail sur les corps subtils (que nous apprenons peu à peu à conscientiser et distinguer). Ce processus nous met donc en mouvement intérieurement, améliore notre rapport à l’espace et au temps, et décrasse ce qui est encrassé, en quelque sorte. Ça peut être désagréable au début (je vous dis ça, si l’idée saugrenue vous venait d’essayer vraiment, ha ha).

 

12:41  Eurythmie en biodynamie 

Auriez-vous la proportion des champs agricoles ou viticoles biodynamiques sur lesquels sont pratiqué des mouvements eurythmiques ? En France et dans le monde.. Histoire de mettre votre présent développement (et toute votre vidéo) en perspective. 100% ? 75 % ? 50 % ? 25 ? 5 % ? 2,5 % 0,5 % ?  

Oh, mais quelle importance après tout, n’est-ce pas ? Votre publique sera enclin à penser que dans tous les champs en biodyn, il y a des hurluberlus qui font des trucs un peu comme vous dans votre clip ; c’est ça l’essentiel. Les stats, c’est relou.. (dans ce cas précis, en tout cas)..

 

14:02  « il faut faire appel uniquement à ‘la foi des principes édictés par Steiner’ »

C’est votre croyance. Vous êtes persuadé de cela et c’est une des raisons pour laquelle vous n’avez pas de considération pour les anthroposophes. Sauf que Steiner n’a jamais dit cela. Toute son œuvre est parsemée de déclarations contraires. Donc « faire appel uniquement à la foi des principes édicté par Steiner », c’est entrer en contradiction avec ‘les principes de Steiner’ (que vous ne connaissez pas). Je ne dis pas qu’il n’existe personne qui fait cela ; je dis juste que ceux qui le font n’ont d’anthroposophes que le nom (histoire de vous paraphraser 1:32).

Par exemple, dans un de ses livre ésotérique majeur, « La Science de l’Occulte », il écrit dans la préface de la première édition ceci :

« Bien que ce livre traite de recherches inaccessibles à l’entendement qui s’en tient au monde des sens, il ne contient rien qui ne soit incompréhensible, pour peu qu’on fasse usage de sa raison objective et de son sens sain de la vérité. L’auteur [Steiner parle ici de lui à la troisième personne] le dit carrément : il voudrait avant tout avoir des lecteurs qui ne sont pas disposés à accepter sur la base d’une foi aveugle les choses qui sont proposées ici, mais qui s’efforcent de tester ce qui est communiqué par rapport à la connaissance [commune et non suprasensible] de leur propre âme. Il voudrait surtout avoir des lecteurs prudents, qui n’acceptent que ce qui est logiquement justifiable. L’auteur sait qu’il n’aurait aucune valeur si ne faisait appel qu’à la foi aveugle ; il n’a de valeur que dans la mesure où il peut se justifier devant une raison impartiale. ». R. Steiner "La science de l'occulte" GA 13

En fait, ceci est valable pour toute l’anthroposophie, que ce soit à travers les écrits philosophiques et épistémologiques de Steiner d’avant 1900 (qui perdurèrent après) ou bien à travers ses écrits ésotériques du début du 20ème siècle ; mais encore à travers ses manifestations socio-culturelles et professionnelles depuis 100 ans et à travers les anthroposophes qui l’ont réactualisées chacun à leur manière et fait passer ainsi à la postérité.

Tiens, une autre citation que j’ai sous la main (si je faisais un travail de documentaliste, je pourrais vous en mettre plusieurs dizaines du même genre) :

« Mais n’y aurait-il jamais eu quelqu’un qui se serait dit : ‘’Cette sagesse, quelque soit sa provenance, je l’examine pour voir si, et comment, elle s’accorde avec les phénomènes de la vie…’’ ? Un tel examen aurait été raisonnable. Car la seule chose qui honore réellement l’esprit humain, ce n’est ni l’acceptation basée sur la foi, ni le rejet basé sur la foi [n’est-ce pas Mister Kalou ?], mais la mise à l’épreuve, l’examen sans préjugés. »  (GA 57 : Où et comment trouver l’esprit ; EAR 2014, p.123)

Et plus globalement, comment éluder son œuvre majeur : « La Philosophie de la Liberté » qui pose les bases d’une autodétermination individuelle, débarrassée de toute emprise collective, comme objectif ultime de notre époque ? Extrait :

"Agir par amour de l’action, et laisser agir dans la compréhension du vouloir de l’autre est la maxime fondamentale de l’homme libre. Il ne connaît pas d’autres « tu dois » que les actions intuitivement conçues avec lesquelles sa volonté s’est mise en résonnance. La manière dont il se comporte dans un cas particulier ne dépend que de son propre pouvoir idéel." La maxime de l'homme libre (Philosophie de la liberté).

Sans parler de son admiration pour Max Stirner, un des pères de l’anarchisme.

Dans son ouvrage majeur sur la triarticulation sociale (son projet social) voici ce qu'on peut lire :

« L’initiative personnelle fondée sur les facultés de l’individu doit pouvoir trouver une expression sociale ; cette initiative ne doit pas être déterminée par une volonté collective. Toute contrainte exercée par la volonté collective est socialement stérile car elle prive la communauté des fruits des facultés individuelles. » Rudolf Steiner, « Tripartition sociale, démocratie et socialisme », in Fondements de l’organisme social, 1975, p. 193.

 

Bref, Kalou, vous nous faîtes que "des hommes de pailles" ; ouvrez les yeux et essayez d'être un peu objectif

 

17:20  « copiner avec tout un bestiaire d’entités fantasmagoriques »

Avec qui « copinèrent » (et « copinent » encore aujourd’hui) tout un tas de peuples sur tous les continents ; peuples assurément farfelus ; ou alors obscurantistes (c’est comme ça qu’on dit ?).

Aller donc faire un tour en Afrique, en Amérique du sud ou en Mongolie, entres moult exemples possibles, pour expliquer à toutes ces personnes qu’elles ont tout faux car, vous, vous avez grandi en occident, au 21ème siècle, et que du coup, forcément, vous, vous savez que, eux, ne font que croire à des sornettes depuis des millénaires. Et par la même occasion, je vous propose d’aller danser à côté d’eux, en mode ‘youtubeur qui se fout de la gueule de ces illuminés’ (un peu comme les cow-boys qui se foutaient de la gueule des indiens qui dansent autour du feu avec leur plûmes ridicules, n’est-ce pas ? ).. Et puis postez la vidéo. Et ainsi assumez vraiment jusqu’au bout vos petites moqueries post adolescentes occidentalo-centrées. Il apparaîtra, dès lors, que c’est de toutes les civilisations et de tout le passé culturel et spirituel du monde dont vous vous moquez. Gniarf, gniarf, mais que c’est drôle..

Ce n’est pas pareil ? Ah ? J’attends vos explications.

Si vous me sortez la caution de « la tradition » (type Guénon) nous pourrons échanger là-dessus (je continue à croire qu’il existe un véritable échange entre nous. Là-dessus, j’avoue, je suis vraiment dans une croyance ; ou bien ?).

Et ne me sortez pas de votre chapeau le lapin « Steiner raciste » ; ça serait hors sujet ici.. (je veux bien en parler en profondeur, par ailleurs). Si c'est plus fort que vous, un petit avant goût ici, en annexe 1 

En attendant, je vous conseille de lire (vraiment) cet article sur le pluralisme dans la connaissance et de vous intéresser (éventuellement) à ce livre d'Henri Atlan.

 

17:34  Livres en arrière fond de votre vidéo

Ne pensez-vous pas qu’il serait judicieux d’étudier et de comprendre ou moins un ou deux des livres que vous montrez là ?

Par exemple : « Forces formatrices » du biochimiste Dorian Schmidt, où il est manifeste (encore faut-il avoir lu ce livre) que l’auteur est dans une démarche scientifique qui est à mille lieues d’une quelconque foi aveugle en Steiner (puisqu’il décrit rigoureusement son propre chemin méthodique vers la perception des forces formatrices, pour ensuite le comparer, étape par étape, avec celui que propose Steiner). Mais vu que la majorité de vos suiveurs ont une foi aveugle en vous (et surtout en Perra), vous ne risquez rien à leur mettre sous le nez des livres qui font voler en éclat l’essentiel de vos a priori. Vous parlez de l’anthroposophie comme un platiste parle de « la méchante science machiavélique » à ses adeptes crédules (et sans formation scientifique) au fin fond du Tennessee. Vous avez lu deux trois trucs pour pouvoir avoir de la matière (que vous agencer un peu n’importe comment, selon vos objectifs de discrédit de l’anth en tout cas), mais au fond vous n’êtes pas disposé à faire l’effort nécessaire pour comprendre ce qui est étranger à votre conditionnement paradigmique. Et ne me dites pas là que je fais une inversion ! Car mon conditionnement à moi fût exactement le même que celui de la majorité en France (dont je suppose que vous faites partie, aussi en Suisse) : matérialisme, science réductionniste et analytique, athéisme, occident.. Ce qui nous distingue, c’est le processus intellectuel qui m’a amené, peu à peu, à prendre le recul nécessaire pour envisager avec sérieux une démarche cognitive et scientifique adaptée aux dimension subtiles de l’existences (que nous pressentons tous, sans trop vouloir, ou pouvoir, les conceptualiser – car tout est fait dans notre société pour nous en empêcher). Ma démarche n’a jamais été celle d’un croyant. Ça ne m’intéressait pas.  

S’il existe, certes, des personnes qui s’approprient l’anth sous l’angle de la pure croyance, il existe pas mal d’anthroposophes qui sont des scientifiques (au sens où vous entendez la science, cad académique, reconnue, diplômés). Et peu des critiques soi-disant sceptiques ou rationalistes 2.0 ne leur arrivent à la cheville en termes de formation scientifique académique. Ils partent de la science académique et ils l’enrichissent, l’élargissent, par la science de l’esprit d’orientation anthroposophique. Voici une liste significative dans mon annexe 2.

Et que dire des penseurs comme Fichte, Schelling ou Hegel qui ont frayé la voie à l’anthroposophie en se dégageant de la vision intellectuelle et matérialiste ? Mais les avez-vous étudiés ? 

 

17:48  « préparations biodyn considérées comme un sacrifice »

Je ne me suis jamais trop intéressé aux détails de la biodynamie. Pouvez-vous m’indiquer les citations (Steiner ou MABD) où le terme « sacrifice » est employé dans ce contexte-là ? J’aimerais comprendre.

Que sacrifie-t-on ? Les cornes ou la bouse ? (si vous me parlez des fameux mulots, je vous expliquerai comment on se procure « des cadavre » de mulots à la campagne lorsqu’on a un chat – collaborateur sanguinaire, terrifiant et sadique qui procède bien souvent aux fameux sacrifices !! ha ha).

Le mot sacrifice est souvent employé par Steiner, en général, dans le sens d’un esprit de sacrifice libre : « je sacrifie mon bien être égoïste pour ce que je reconnais comme étant un intérêt supérieur ; ou pour quelqu’un, par amour » (par exemple). Ceci peut-être transposé à l’échelle de tout le monde spirituel. On fait passer les autres avant soi. Or, considérer (ou suggérer) qu’il s’agirait de sacrifices rituels (meurtre etc..) c’est être à l’opposer du sens que Steiner donne à ce mot la plupart du temps. Ce genre de suggestion malhonnête est la marque de fabrique de pas mal de détracteurs de l’anthroposophie. Mais peut-être s’agit-il d’autre chose, pour vous ici. On ne sait pas. J’ai un vague souvenir concernant le mot « offrande ». Offrande aux êtres élémentaires. Cad un cadeau. Mais concrètement, à quel moment se passe un quelconque sacrifice rituel (comme un mouton qu’on égorge pour des raisons religieuses, par exemple) ? Dites-moi. Choquez-moi… Là-dessus, j’ai des lacunes..

 

21:05  « exemple du caractère anti-science de l’anth »

La question centrale que pose l’anth est de savoir si la science peut se résumer à une approche réductionniste, analytique et causale (au sens où la causalité est communément entendue dans l’espace et le temps).

L’anth est une mue de l’approche que vous défendez. Il ne s’agît pas, pour elle, de s’opposer à cette science réductionniste, mais de la faire évoluer (en partie) en attirant l’attention sur des processus unificateurs holistique (comme la vie), et non plus sur ce qui sépare et se décompose en éléments toujours plus petit (comme la mort). Il n’y a pas de jugement de valeurs dans le contenu de mes deux dernières parenthèses ; vie et mort forment un équilibre nécessaire ici-bas (soit dit en passant). Cela étant dit, les scientifiques qui veulent rester dans une optique réductionniste ont beaucoup de mérité malgré tout ; et il ne s’agît surement pas de vouloir la disparition brutale et unilatérale de cette orientation de la science. Elle perdurera aussi longtemps que des gens voudront la faire perdurer. Mais pour les anthroposophes, il ne s’agît là que des premiers pas de la science moderne. Et il importe que cette dernière puisse évoluer, ne serait-ce que de manière parcellaire dans un premier temps. Les deux doivent pouvoir cohabiter et s’éclairer mutuellement.

Je pense que Nicolas Joly fait un peu référence à tout cela lorsqu’il dit (à 20:58) « effet pas effet, on est là dans ‘un monde’ [avec la science réductionniste] encore extrêmement primaire. » Car la mesure est une approche scientifique adaptée à la matérialité. C’est le premier stade de la science moderne. L’anth propose une approche scientifique moderne qui ne se base pas sur la mesure puisqu’elle étudie ce qui n’est pas matériel. Si vous voulez vraiment comprendre, intéressez-vous vraiment à l’anthrop. Par exemple, lisez (vraiment) les articles du site Aether. Il ne s’agit pas de propagande car la plupart des articles sont complexes et demande un effort cognitif absolument pas vendeur ; il ne s’agit pas de faire passer des messages simplificateurs par le divertissement et le spectacle (comme vous le faîte vous-même), mais d’inciter à la réflexion par la concentration, l’effort cognitif vivant et la rigueur. Niveau ‘technique d’endoctrinement et de propagande’, on fait mieux… ha ha

Alors, forcément, vous vous ruez sur cette dernière phrase de Joly (20:58 : « effet pas effet […] un monde extrêmement primaire ») pour essayer d’illustrer le présupposé « caractère anti science de l’anth ». Mais par la mise en avant de cette phrase vous occultez (c’est magique) ce qu’il a dit quelques secondes avant :

20:02 « nous biodynamistes avons à faire preuve d’une ouverture d’esprit pour aller dans ce sens » (la science de la mesure avec ‘ses lois’)

20:40 « il faut apprendre les lois terrestres et de la même manière les lois célestes » (dont les effets ne se constatent pas forcément avec des mesures ; c’est la question qualitatif/quantitatif qui sous-tend son propos général).

20:53 « faisons des expériences, oui, mais ne nous limitons pas aux expériences (mesures).. »

Toute personne rigoureuse, intègre et impartiale (ne cherchant pas avidement des pépites corroborant ses a priori anti-anth, comme vous), constatera que N. Joly n’est pas du tout anti-science (mesures) puisqu’il dit « il faut apprendre les lois terrestres » et « faisons des expériences » (mesures). Votre "exemple" en est un très mauvais, à bien y regarder !

Et il se trouve que les mesures sont faites. La science matérialiste n’est pas écartée ; mais elle est modestement complétée par la science de l’esprit (elle n’en est qu’à ses début), qui dans un premier temps est avant tout une réelle « science ‘de la vie’ ». Et non une « science ‘du vivant’ ». Concernant ce glissement sémantique intéressant, voir l'annexe 3

En attendant, dans votre commentaire qui suit son intervention (très appréciable), vous prélevez un bout de phrase de Nicolas Joly et le sortez de son contexte (pourtant clairement explicité) pour lui faire dire qqch qu’il n’a pas dit. Vous le faites sans même vous rendre compte de l’énormité du procédé… Ce qui vous rend aveugle (et sourd ici), vous et vos suiveurs, c’est l’excitation émotionnelle que provoquent, en général, les mots « gnomes », « sacrifices » (et autres « Lucifer », « races machins », ou « Christ éthérique, solaire ou cosmique » etc..). Ces mots vous font comme perdre la raison, l’écoute attentionnée et les qualités élémentaires qu’on s’attendrait à voir chez vous (a priori). Ils vous éloignent de la rigueur et de l’impartialité que toute science exige et vous emprisonnent dans vos ressentiments. Résultat : vous et vos auditeurs ne remarquerez même pas ce que je pointe ici. Vous aurez sans doute envie de me répondre ici : « propagande, enfumage ! », de manière automatique et viscérale. Sans vérifier, sans penser ; et sans intégrité… (où bien ?)

Et quand il y a un ‘skeptic-zét-rationaliste’ qui prend sa propre démarche un peu au sérieux (il y en a) et qui remarque ce genre de travers chez ses youtubeurs préférés, il est embêté, car on ne casse pas l’ennemi de son ennemi, n’est-ce pas ? Et puis, on finit par se dire : « nan, mais face à ces anthromachins obscurantistes, on peut tout se permettre. Quitte à tourner le dos à la rigueur (ou à l’intégrité) élémentaire. C’est vraiment monnaie courante chez « vos collègues », cette légèreté méthodologique. Et accessoirement, c’est vraiment drôle… Ou plutôt triste, en fin de compte.. (il y a, néanmoins, de l'espoir. L'aspiration au réel, à l'intégrité et à la liberté finit toujours par faire craquer les réflexes corporatistes. Authentique Zététiciens : courage ! Soyez à la mesure de vos prétention cognitives impartiales ! La pensée est une aventure et la science n'est pas un long fleuve tranquille..)

 

21:15  « biodynamie n’a pas pu démontrer la moindre efficacité (significative) en 100 ans »

Premièrement, la biodynamie n’a pas à démontrer quoi que ce soit. C’est une pratique agricole et pas une science à proprement parlé qui aurait une quelconque prétention à fournir des preuves. Cela dit, les agriculteurs qui se lancent en biodynamie (notamment les châteaux prestigieux en viticulture) ont tout intérêt à s’assurer de son efficacité ; non pas face à une quelconque communauté scientifique, médiatique ou youtubesque, mais pour eux même, car il s’agît de leurs vies, de leur travail et de leur argent. Il n’est pas très compliqué de mettre en place un protocole rigoureux : parcelle conventionnelle, parcelle bio classique, parcelle biodynamique. Multipliez ça par un nombre important d’exploitation biodyn dans le monde. Certains de ces tests perdurent depuis des décennies.

Deuxièmement, il existe des études plus poussées (faites par des intervenants extérieurs) qui cherchent à mesurer tout ce qui peut se mesurer comme effets de la biodynamie (notamment sur la vie microbiologique des sols ou le développement racinaire). Ces études sont mises en avant sur le site biodynamie-recherche. Par ailleurs, une étude d’un directeur de recherche en agronomie montre des résultats impressionnant sur la microbiologie des sols que le chercheur est incapable d’expliquer. Toujours est-il qu’il se porte garant d’une méthodologie. Vous pouvez avoir accès à des tonnes de publications scientifiques dans les divers liens de cet article (dans la partie : "effets mesurables dans l'agricultures").  Vous avez surtout cette article qui fait un point récent sur les études, commenté par Lionel Ranjart (directeur de recherche à l'INRAe). Vous avez cette étude de 2018 de la FIBL (résumé ici) qui conclue que la biodynamie est la meilleure pratique agricole pour le climat. Je pourrais vous en mettre des tonnes qui montreront que votre affirmation ("pas la moindre efficacité") est tout bonnement fausse !

Troisièmement, si des agriculteurs se lancent dans la biodynamie (qui demande beaucoup plus de temps et de travail) et qu’au bout de plusieurs année, voire de décennies, ils ne laissent pas tomber, il faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas envisager (ne serait-ce qu’un instant) que c’est sans doute parce que ça marche qu’ils continuent. D’ailleurs, combien y-a-t-il d’agris biodyn qui se sont lancés et qui ont laissé tomber au bout de quelques années ? Le savez-vous ? Ça m’intéresse..

Quatrièmement, l’adjectif « significative » accolé à « efficacité » est bien pratique, car il renvoi au sens subjectif qu’on lui donne. Quel serait un résultat « significatif », selon vous ? Ceux de Lionel Ranjard, certes préliminaires, ne le sont-ils pas assez à votre goût (conventionnel : 1.400, bio : 1.700, biodyn : 49.000) ? (ici des résultats actualisés)

Cinquièmement, vous confondez « la biodynamie » (pratique agricoles de beaucoup d’agriculteurs) et « les anthroposophes » (donc aussi certains agriculteurs en biodynamie, mais très minoritaires). Car oui, les anthroposophes, eux, cherchent à démontrer l’efficacité de la biodynamie. Mais ce n’est effectivement pas simple pour deux raisons :

 : on ne peut pas démontrer aux tenants du "paradigme A" ce qui ne peut se comprendre en profondeur qu’avec le "paradigme B" ? Imaginez un chinois très érudit qui se mettrait à parler dans une université française où on n’aurait jamais entendu parler de la Chine (donc de la langue chinoise), le verdict serait sans appel : cet homme bizarre ne sait même pas parler ! Il émet des sons qui n’ont aucun sens.. Les anthroposophes parlent chinois à des personnes qui ne savent pas que la chine et ce langage existent. Et il ne leur vient pas à l’esprit qu’il leur faudrait correctement apprendre et comprendre correctement le chinois avant d’émettre tout jugement. Cela étant dit, si on constate que les émetteurs de ces sons étranges semble communiquer avec efficacité entre eux grâce à ces derniers, peut-être que "ceux qui savent parler" (le français, qui est la seule manière de parler qu'ils connaissent) finiront pas se dire : ces sons semblent bien correspondre à une langue efficace car elle répond au exigences pratiques du principe de langage.

: depuis longtemps peu de scientifiques académiques veulent se lancer dans des mesures concernant la biodyn car ça ne fait pas très sérieux (ça bouge un peu ces derniers temps). Beaucoup ne veulent pas y mettre les doigts et y passer beaucoup de temps. Sans parler de l’investissement financier que représente une étude scientifique. Quand on veut faire carrière, il y a des sujets où tous les feux sont au vert et d’autres où les feux sont au rouge. C’est vrai dans toutes les institutions scientifiques officielles. Cela dit, "les esprits" (ha ha) finissent par se débloquer, peu à peu.. 

 

21:48  « la science se base sur une méthodologie »

Tout à fait. Sauf que vous êtes prisonnier d’un paradigme. Ou, comme dirait Michel Foucault, d’une épistémè. Par ailleurs, la science s’adapte à son objet d’étude. Les méthodes de la physique et de la chimie peuvent être utile pour dater un papyrus égyptien, mais ne sont d’aucune utilité pour en découvrir la signification. Et inversement, la philologie ne sert à rien pour analyser les composants matériels du papyrus. Ce raisonnement peut être étendu au niveau du paradigme scientifique ou de la théorie de la connaissance.

Méditez vraiment cette citation de Carl Friedrich von Weizsäcker : « Celui qui connait la science occidentale sait qu’elle ne peut voir empiriquement que ce à quoi elle est théoriquement préparée ; du moins dans sa manière de poser ses questions. » Carl Friedrich von Weizsäcker / Gopi Krishna : Die biologische Basis der religösen Erfahrung. Francfort 1988, p. 27.

Et si ça vous chante, écoutez ce cours de philo sur You Tube : A quoi servent les preuves ? 

S’il s’agit d’employer le mot science de façon général, il n’est pas juste de la réduire à son orientation purement matérialiste. Pour étudier la matière, elle a dû adopter des méthodes liées à la nature de cette dernière. Il ne s’agit pas de l’empêcher de faire cela ou même de le regretter. C’est très bien. Mais penser qu’il est pertinent d’employer (ou de s’inspirer de) cette méthode là pour étudier la vie, le psychisme et l’Esprit, c’est aller un peu vite en besogne. S’appuyant, entre autres, sur les travaux scientifiques (méconnues) de Goethe, dont il a été chargé de l’édition aux archives de Goethe et Schiller dans sa jeunesse, Steiner a posé les bases d’une approche scientifique adaptée aux réalités non matérielles de l’existence (comme ce qui sous-tend la pensée, le ressentir, la volonté, mais aussi et avant tout la vie). Dans ses travaux, la dualité objet/sujet (chère à Kant) est rigoureusement questionnée en profondeur.

Votre caractérisation sommaire de la science qui suit est plutôt pas mal, à première vue.

Question : avez-vous déjà pensé à appliquer cela à la science elle-même ?? Steiner l’a fait dans sa thèse de doctorat, publiée aujourd’hui sous le titre : « Vérité et science ». Il s’y applique à fonder le concept de science en avançant pas à pas, avec toute la prudence requise ; cad, sans postulats a priori. 

Pour un aperçu, voici le sommaire de sa thèse : 

1 - Remarques préliminaires
2 - La question fondamentale de la théorie kantienne de la connaissance
3 - La théorie de la connaissance après Kant
4 - Les fondements de la théorie de la connaissance
5 - Connaissance et réalité
6 - La théorie de la connaissance sans présupposition et la Doctrine de la Science de Fichte
7 - Conclusion relative à la théorie de la connaissance
8 - Conclusion pratique

Par ailleurs, voici un article très pédagogique sur le sujet : "Connaissance, agir et liberté, une relation primordiale".

 

22:11  « biodynamie, eurythmie etc.., reposent sur la foi et la pensée magique »

Affirmation unilatérale et péremptoire, encore et encore. Toujours est-il que la plupart des détracteurs croient cela. Ils calquent leur a priori généraux sur l’anthroposophie qui est, fondamentalement, une démarche de connaissance, et non une croyance. Il existe, par ailleurs, une grande diversité dans les approches et les vécus de l’anth (les gens sont libres). De sortes que, bien sûr, il existe aussi des personnes qui la vivent sur un mode de croyance. Mais ‘la vivre’ ainsi exclusivement, c’est précisément ne pas la vivre. Ne pas la saisir (et s’en saisir). Elle n’existe que grâce à notre faculté de la faire vivre et revivre sans cesse, en nous, par notre activité intérieure : cognition, ressenti, volonté. Elle ne peut véritablement exister sous forme de préceptes formalisées, à appliquer bé(a)tement. Ceux qui font cela (il y en a, oui) sont un peu vos alliés car ils participent ainsi à faire mourir l’anthroposophie, en la mettant dans du formol. Mais elle renait et renaitra sans cesse, soyez en sûr. Ce niveau de subtilité (qui tient compte de la pluralité d’un milieu socio-culturel complexe) est à mille lieux de l’approche grossière (dans tous les sens du terme) des détracteurs, la plupart du temps.

Une des nombreuses citations de Steiner illustrant quelque peu mon propos (déjà citée au time code 3:24) :

« … le savoir que l’on peut acquérir à présent à propos des choses spirituelles ne doit pas être pris comme une somme de dogmes. Qu’il soit bien clair que, dans l’avenir, d’autres que nous seront en mesure de voir dans ce que nous sommes maintenant en mesure de produire davantage de vérités que nous pouvons en voir nous-même. C’est là-dessus que repose en fait l’évolution spirituelle de l’humanité. Tous les obstacles, toutes les entraves viennent finalement de ce que les hommes refusent d’admettre qu’ils aimeraient qu’on leur transmette des vérités qui ne soient pas celles d’une certaine époque, mais des dogmes absolus, intemporelle. » La polarité de l’éternel et de l’éphémère dans la vie humaine 06.09.1918 R. Steiner (GA 184)

Il faudrait que vous méditiez un peu cela avec votre collègue 2.0, Shadow Ombre, notamment (il a particulièrement besoin de comprendre ce point, lui le tradi 2.0). Passons.

 

Concernant le terme « pensée magique », il y aurait bcp à dire.

Juste un exemple perso : je constate depuis environ 2 ou 3 ans, le phénomène récurent suivant : je me dis qqch, ou lis qqch, qui contient un mot précis. Par ex : j’ai « la pêche » aujourd’hui. Et là, paf : à la radio, ou dehors au bas de ma fenêtre, j’entends le mot « pêche » dans un tout autre contexte (manger une pêche, aller à la pêche, foutre une pêche dans la figure).. Ça peut être n’importe quoi d’autre. Par exemple, tout à l’heure j’étais à une conférence à la SAF (sur la triarticulation sociale) et je m’apprêtais à poser une question sur le revenu de base (dont il n'avait pas du tout parlé) ; et, paf, le conférencier dit à ce moment précis : « il est important d’assimiler ‘les bases’ » …

Ce phénomène est appelé synchronicité. Ce concept est monnaie courante dans tous les milieux spiritualistes. Mais il est aussi étudié par Philippe Guillemant. Je ne sais même pas si Steiner en à parler (sûrement). Mais peu importe ici. La question pratique qui se pose est la suivante : comment interpréter ce phénomène réel et significatif ? Est-ce raisonnable de le traiter avec quelques notions de probabilités ? Je trouve que ça n’a pas trop de sens, car ce dont je vous parle ce n’est pas d’une fréquence sans importance, une fois de temps en temps, par ci par là dans la semaine ou dans le mois. Je vous parle de qqch de quasi quotidien depuis environ trois ou quatre ans (avec des périodes où ‘ça se calme’).

Face à ce phénomène, je n’ai aucune interprétation précise et préétablie. Je ne peux que constater les choses en me disant juste que ça peut être une loi spirituelle (ou autre ?) qui échappe à notre conception habituelle de causalité. Je peux me dire qu’il s’agît de qqch que tout le monde vit, sans y faire attention. Mais ce n’est pas possible. N’importe qui le remarquerait lorsque c’est si flagrant et récurent. Peut-être que beaucoup de personnes le vivent sans en parler, car rien ne les y incite dans notre société. Bien entendu, ces questions restent ouvertes et appellent des réponses et analyses solides.

Cela dit, je crains que votre concept de « pensée magique » ne soit, en fait, un repoussoir pour ne pas évaluer ce type de phénomènes (assez courant) ; bref, pour l’évacuer. La physique quantique apporte sans doute quelques éclairages (voir, entre autres, Phil Guillemant). L’anth aussi, sans doute, mais je ne m’y suis pas (encore) intéressé. Pour moi, il y aurait « pensée magique » si je me mettais à extrapoler ou à interpréter sans me baser sur un cheminement cognitifs clairement articulé et logique. Mais dès lors, pourquoi user de ce terme « pensée magique » et pas celui de « extrapolation » ou « interprétation abusive » ? Je pense que ce terme de « pensée magique » est bien pratique pour mystifier, donc diaboliser (un peu comme avec les sorcières), ceux qui s’éloignent trop des sentiers battus et rebattus... Et ceci n’est pas du tout scientifique comme procédé. Il s’agit de communication. Ou plutôt d’excommunication…

 

22:30  « pourtant biodyn présentée sous des aspects scientifiques et non idéologico-mystique »

« Pourtant » … ?

Vous affirmez que c’est une pensée magique (affirmation indiscutable, puisque vous le dites, ha ha) et ensuite vous prenez vos auditeurs à témoins : « pourtant (les filous) présentent la biodyn sous des aspects scientifiques ». En gros, comme vous avez décréter qu’il s’agissait d’une pensée magique, il apparait presque insolent et outrecuidant de présenter la biodyn de manière scientifique. C’est sûrement une stratégie, un vernie…

Les questions qu’il faut traiter :

x Existe-t-il une approche scientifique spécifique adaptée à la biodyn ? Si oui, cela nécessite une formation pour les appréhender.

x Existe-t-il des études scientifiques conventionnelles qui mesurent des résultats significatifs en comparaison avec l’agri bio non biodyn ?

Traiter ces deux questions avec méthode, exhaustivité, rigueur, intégrité, impartialité (réelle et non de façade) et réalisme aurait été un travail sérieux que vous auriez pu faire, plutôt que vos pitreries post adolescentes (pardon, mais vous donnez vraiment le bâton pour vous faire battre). Il y a des tonnes d’études sur Biodynamie-Recherches, et vous avez soigneusement sélectionné une de celles qui ressemblent à peu près à vos a priori.

Or vous évacuer ces deux questions par des affirmations péremptoires. Résultat, je ne peux qu’être un peu taquin et désagréable. Faite un truc sérieux comme ici : EcoVitiSol, et je ne pourrais que vous tirer mon chapeau. Ça serait plutôt pour Mister DGNR, pour le coup.. Mais est-il chercheur ? Je veux dire : a-t-il trouvé un poste ? J’ai cru comprendre qu’il était prof de bio dans un lycée agricole. C’est sûrement, un bon prof. Mais ce n’est pas un directeur de recherche depuis plusieurs décennies. Donc, je pense qu’on ne peut pas le comparer à Lionel Ranjard. Ce dernier n’offre aucun bâton pour se faire battre (sur le plan du ridicule). C’est aussi le cas, bien évidemment, pour les scientifiques qui ne trouvent aucuns résultats qui laisseraient présager une quelconque efficacité de la biodyn. Mais Mister DGNR n’en fait pas parti. C’est un prof de bio en lycée agricole qui passe son temps libre à militer contre le développement social d'une communauté inspirée par d'autres convictions que les siennes, mu par une sorte de peur des "Sorcières BiodynaMystiques" sur leurs balais (aller, c'est cadeau, votre la prochaine vidéo, ou chanson)..

En attendant, il y a une nouvelle étude scientifique d'envergure, réalisées par de vrais chercheurs (cad occupants des postes de chercheur) qui va faire le point en profondeur sur la biodynamie : ici

Bref, pendant que les militants (comme vous et Cyril) militent, la science avance.. Lentement, mais sûrement. N'ayez pas peur...

 

22:35  « la biodyn et l’eurythmie aspirent à être reconnues comme une (des) science(s). »

Non. Vous extrapolez et faites une interprétation abusive. La biodyn est une pratique agricole et pas une science (comme la biologie). L’eurythmie est un art du mouvement qui peut avoir toutes sortes d’applications (notamment thérapeutiques).

Vous confondez la question de la validation scientifiques de ces pratiques et ces pratiques elles même. Cette confusion naît en vous à cause de la prétention à la scientificité de la démarche de connaissance anthroposophique, dans ses fondements. C’est-à-dire, en amont des pratiques précités ; à leurs fondements.

L’agronomie est la science qui étudie les pratiques agricoles (et les comparent, par ex) et dont les agriculteurs peuvent s’inspirer ; ou pas, d’ailleurs. Mais l’agriculture n’a jamais été une science (au sens moderne du terme). La prétention des anthroposophes consiste en cela qu’ils cherchent à faire évoluer les diverses méthodes scientifiques (voire à en créer) pour appréhender correctement les « pratiques anthrop » diverses (et vous vous trompez en pensant qu’il s’agît là de contournement, c’est bcp plus profond et intègre que vous ne le pensez). La question fondamentale est toujours la même : peut-il exister une science qui ne se base pas forcément sur la mesure, le quantitatif ? Comment évaluer valablement sans forcément mesurer ? Mais étant donné que les anthroposophes ne rejettent pas la science de la mesure, ils ne crachent pas sur les évaluations basiquement matérialistes, de sorte que dans la littérature scientifique connexe aux diverses applications anthrop cohabitent des études académiques et des études plus hétérodoxes (cristallisation sensible, par exemple). Dire qu’il s’agirait là d’amalgame pour embrouiller les esprits, est un procès d’intention de plus que vous leur faite. Vous avez une grille de lecture (méchante secte sournoise) qui vous fait tout interpréter en conséquence. En réalité, science de la matière et science de l’esprit peuvent parfaitement cohabiter dans l’esprit des anthroposophes. Il suffit de s’intéresser vraiment aux médecins anth, notamment dans les hôpitaux et clinques en Europe qui assurent parfois des services d’urgences, ou font (aussi) des chimios, vaccinent, opèrent etc, pour comprendre que l’anth ne rejette pas la science académique matérialiste, mais la complète avec une science du supra-matériel. 

Concernant la biodynamie, une étude d'un sociologue du CNRS éclaire cette question du "Syncrétisme des savoirs dans la viticulture biodynamique".

 

22:55  « majorité des études affiliées à l’anth »

J’explique pourquoi ci-dessus et bien avant aussi (notamment dans le « cinquièmement » du "21:15", plus haut). Le montage financier d’une étude scientifique se fait souvent en partenariat divers. Comment envisager que de tels montages n’associent pas régulièrement des institutions anthroposophiques (de biodynamie, en l’occurrence ici) ? Votre hostilité empêche d'inclure les institutions anthroposophiques dans des études qui concernent des pratiques qu'ils ont contribuées à mettre au point. Un partenariat est dès lors naturel et nécessaire. 

Cela dit, peut-être évoquez-vous d’hypothétiques études académiques plus ou moins orientées par les anthrop. C’est bien ça ? La conspiration des anthroposophes pour subvertir les universités ! Ha ha.  En fait, il faudrait que vous développiez un peu, histoire de préciser votre propos. "Partenariat" ne signifie pas "corruption" ou "entrisme" (écrit bien avant l'article de Cyril). Shadow (un de vos compagnons de lutte) a conclu implicitement (dans quelques unes de ses vidéos) que "(co)financement" équivalait à "corruption", ou du moins à « orientation automatique des résultats ». En gros, on peut acheter des universitaires et des résultats, en les finançant. Fichtre. Il ne faudrait pas que les universitaires en question tombent sur ses propos, car c’est leur honneur et leur professionnalisme que Shadow remet ainsi en cause. Aller, pourquoi pas ? Mais il faut pouvoir prouver ce type d’affirmations grave. Il existe de la corruption dans les milieux scientifiques, c’est sûr, mais est-ce bien de ce côté qu’il faut le plus se méfier ? Cela dit, je ne suis pas opposé à ce que l'on creuse partout.

 

23:01  « une étude sur le goût des pommes ».

Parmi les nombreuses études présentées sur Biodynamie-Recheche.org, pourquoi vous n’avez pas choisi de critiquer l’étude de Lionel Ranjard Ou celle de Mr Rigolot ? Ou encore cette état des lieux de la recherche scientifique en agriculture biodynamique ? Ou cet étude agronomique comparative de la FIBL de plusieurs parcelles sur 40 ans ? C’est étonnant !!! ha ha 

Mais revenons (avec gourmandise) à l’étude que vous avez soigneusement sélectionnée (introuvable sur le site, d'ailleurs) pour votre show comique.

La mesure des composants chimiques doit-elle vraiment être exhaustive pour répondre à la question que pose l’étude ? Le titre de l’étude est : « changer le goût des pommes par des traitements eurythmiques ». Et vous présenter le panel de goûteurs de pommes comme une réaction quelque peu rageuse et opportuniste des auteurs de l’étude suite à l’absence de résultats chimiques (concernant le taux de sucre si j’ai bien compris) ?? Mais comment mesurer un changement de goût sans faire appel à des panels de goûteurs (avec tous les protocoles requis) ??? Le taux de sucre n’est pas le seul facteur pouvant modifier le goût d’une pomme. En disant « mais ils n’en démordent pas en faisant une pirouette » vous êtes en plein procès d’intention en ce qui concerne l’intégration (prévue) du panel de gouteurs dans l’étude.

Vous avez raison sur une chose :  effectivement, les résultats ne sont pas extraordinaires ou particulièrement significatifs. J’aurais tendance à dire qu’ils sont plutôt encourageants car il n’y a aucun des paramètres qui montre un résultat défavorable aux pommes soumises aux protocoles eurythmiques. Vous avez également raison de suggérer que les auteurs de l’études ne devraient pas utiliser le terme « différences significatives » avec si peu de prudence dans la conclusion de leur étude. Les différences sont là, mais elles ne sont pas suffisantes pour fanfaronner (mais fanfaronnent-ils tant que cela ? disons qu’ils font mousser, oui). Elles sont suffisantes pour envisager une nouvelle étude, avec peut-être plus de pommes et plus de gouteurs (mais tout cela coute de l’argent ; voulez-vous contribuer pour un prochain financement ?)

Cela étant dit, le léger engouement des auteurs de l’étude trouve son reflet inversé dans votre tendance à minimiser (voire éluder) le fait qu’aucun des paramètres n’a été mesuré en défaveur des pommes soumises au protocole. De la même manière que, pour eux, il est sans doute primordial que « ça marche » (car sinon « leur monde » s’effondre), pour vous il est absolument primordial que « ça ne marche pas » (car si oui, « votre monde à vous » s’effondre aussi).

 

L'analyse de l’étude par PhD Cyril Gambari trahit son parti pris et montre clairement à quel point il ne se manifeste là (dans cet article) aucun esprit scientifique (ni par le fond, ni par la forme de l'article). On y constate : a priori (« oui, vous avez bien lu » gniarf gniarf), procès d’intention (« affilié au Goetheanum » hé hé) et simplification abusive (« gout des pommes changé quand ‘on danse devant’ » mdr). C’est honnête de sa part (en réalité c’est plus fort que lui) mais cela montre bien que, pour lui, il est inconcevable que les résultats puissent éventuellement valider les hypothèses des auteurs de l’étude. Cette certitude préalable oriente donc son "analyse". Il se rue sur la matière mesurable (le taux de sucre) et déclare que le taux de sucre étant identique, l’étude était finie (« l’hypothèse s’effondre donc »). Or l’étude n’était pas finie puisque le panel de gouteurs en faisait partie. Il aurait souhaité stopper l’étude avant son terme (« mais les auteurs ne s’arrêtent pas là »). Ayant bel et bien continué, ils ont, malgré ses espoirs (et les leurs, admettons-le), montré une légère tendance allant, malgré tout, modestement dans leur sens, suite aux analyses sensorielles. In fine, il omet d’évoquer que cette légère tendance confirme celle, plus nette, d’une étude datant de 2012.

Si ses certitudes, à lui, avaient été confirmées par ces deux études, nous y aurions vu absolument aucune tendance générale (même légère) en faveurs des pommes soumises au protocole eurythmique dans les deux études. Tout au plus, aurions-nous vu telles variétés en faveur des pommes soumises au protocole, mais aussi telles autres variétés en faveurs des pommes non soumises, de manière aléatoire, de sorte qu’absolument aucune tendance (même minime) ne se dégagerait. Or, aucun résultat n’est en faveur des pommes non-soumises. Et cela confirme les résultats (d'ailleurs, bien plus significatifs) d’une étude précédente. C’est cela qui est quand même objectivement intéressant. Et c’est ce que son esprit partisan et sa subjectivité l'obligent à éluder.

Bref, Cyril n’est absolument pas neutre

Sa conclusion a pour titre « danser devant des pommes ne sert pas à grand-chose ».

Ah bon ? Donc cela sert un peu à quelque chose ??? Mais c’est déjà une sacrée révolution. Normalement, selon son (et votre) schéma, ça ne devrait servir à rien du tout, point barre. Intéressant. A moins qu'il ait quand même pressenti un peu tout ce que j’ai développé plus haut, et que son inconscient devait bien s’exprimer subrepticement quelque part.

(Ne parlons pas de son « danser », qui montre, là encore, son parti pris moqueur)

Puis il écrit : « On est parti d'une hypothèse où le traitement eurythmique servirait à obtenir plus de sucre dans les pommes. L'hypothèse a été testée en laboratoire et a été non validée par une méthode objective »

Mais bon dieu, comment ça se passe dans sa conscience ? Allo, y a-t-il quelqu’un de rigoureux et d’intègre là-dedans ??

Au début de son article voici ce qu’on peut lire :

X « Changing the taste of apples by eurythmics treatments »

Qu'il a très justement traduit ainsi :

X « Changer le goût des pommes par traitements eurythmiques. »

Puis il a rajouté :

X « Oui oui vous avez bien lu »

Euh… Oui, oui, on a bien lu. Et lui, a-t-il bien lu ?????

Non parce que qu'il dit en conclu :

X « On est parti d'une hypothèse où le traitement eurythmique servirait à obtenir plus de sucre dans les pommes »

« Changer de goût » ne signifie pas forcément « obtenir plus de sucre ».

Donc, on est d’accord qu'il a peut-être un peu trop fait le con dans les champs avec vous ? Vous en avez profité pour boire des vins en biodynamie plus que de raison. Ou snifé trop de poivre de mulot.. C’est ça ? Vous êtes de sacrés coquins. Il faut bien que jeunesse se passe..

Toujours est-il que son « l’hypothèse s’effondre » est foireux puisqu’il ne s’agît pas de l’hypothèse de l’étude mais de la sienne qui est une sorte de reformulation de circonstance pour coller à son (et votre) objectif de discrédit. C’est un peu à l’image de ce que vous faîte tous les deux avec l'ensemble de la biodynamie, et plus généralement avec toute l’anth. Passons.

Il écrit plus loin dans sa conclusion : « ils essaient d’influencer l’opinion, de tordre le cou à la réalité ».

Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Pense-il que le panel de gouteurs était orienté ou biaisé ? Si non, pense-il que l’utilisation de panel (pour des analyses sensorielles statistiques) est à exclure des études qualitatives et évaluations diverses concernant l’alimentation en général ? Et que de telles études, utilisant des panels, équivalent à « tordre le cou à la réalité » ?

Dites-moi… Dites leurs… Dites-nous…

Le panel de gouteurs semble avoir été improvisé vite fait à la hâte, si on le suit bien. Mais, tout dépend de l’hypothèse de base : « changer le goût » ou « obtenir plus de sucre » ? C’est bel et bien la première hypothèse qui a déterminé le protocole de l’étude. Donc, le cœur de l’étude était « le goût ». Donc l’instrument de mesure principal ne pouvait être qu’un « panel de goûteurs ».

Je comprends bien que pour vous deux « la méthode scientifique et objective » se résume à la mesure de la matière. Et il est clair que le jour où il y aura une augmentation du taux de sucre vous devrez trouver d’autres subterfuges et pirouettes pour que « votre sol » ne s’effondre pas sous vos pieds. Mais que penser de ces subterfuges, ici mis en lumière ?

Il écrit aussi en conclusion : « la force de frappe du Goetheanum c’est ce genre de publications.. ».

Il a choisi une étude particulière, aux résultats peu significatifs, faisant rire toute personne occidentale moyenne (avec la vidéo d’Arte Nova), concernant l’eurythmie et la biodynamie. Or il existe des tonnes d’études en biodynamie (dont beaucoup qui se bornent à des mesures de la matière), mais aussi des études concernant la pédagogie et la médecine ; dont certaines qui sont universitaires et académiques dont les auteurs ne sont pas du tout des anthroposophes : https://www.soi-esprit.info/articles/publications-academiques?types[0]=1 (sélectionnez en entier, cliquez droit puis 'accédez à..)

La question qui se pose, lorsqu’on est un minimum sérieux, est la suivante : « ce genre de publication (Arte Nova), est-ce vraiment représentatif de la véritable ‘force de frappe du Goetheanum’ » ? Vous affirmez de manière gratuite, arbitraire et péremptoire que c’est le cas. Fichtre ! Quelle leçon de méthodologie et d’objectivité scientifique impartiale vous nous donnez là ! Si tel était la force de frappe du Goetheanum, comment ce dernier aurait pu devenir le centre de la multinationale de l’ésotérisme qu’a décrit un grand journaliste du Monde Diplomatique en 2018 ?

Nous pourrions dire de votre présent article (en vous paraphrasant) : « ça fait bon effet comme une star de téléréalité mais quand on enlève le maquillage et les implants, il n’en reste rien ». Je dirais de manière plus nuancé : il n’en reste pas grand-chose (car, oui, les résultats d'Arte Nova ne sont pas extraordinaires !).

 

24:27  Conflits d’intérêts 

Il faudrait donc que des organismes non anthroposophiques (ou des particuliers sans rapport avec l’anth) soutiennent financièrement ce genre d’études ? Mais qui le fera ? Skeptic in The Pubs ? L’Afis ? Perra et ses cagnottes ? Ok, bingo ! On va faire un compte Tipee..

Le problème c’est qu’à part les anthrop, peu de personnes voudront financer ça (c’est un point fondamental que vous n’arrivez pas à prendre en considération). Et ce que vous ne comprenez pas c’est que les anthrop sont sincèrement intéressés par les résultats réels et intègres de ce genre d’étude. Ils ne veulent pas tricher. Ils espèrent, certes, mais ils ne veulent pas faire n’importe quoi.

 

28:24  « Votre étude », à vous, est au cœur de votre show. Ha ha.

Vous montrez là votre vision subjective de "la science des anthroposophes". C’est n’importe quoi. Homme de paille, comme d’habitude. Vous ne savez faire que ça : vous moquer, et critiquer une caricature que vous passez beaucoup de temps à élaborer (la présentant comme une description fidèle). C’est plus simple que de passer du temps à essayer de comprendre, vraiment, un domaine de connaissance, de compétence et d’expérience qui vous demanderait de sortir de votre zone de confort paradigmique.

Cela étant dit, l’étude que vous caricaturez ne procède pas du tout d’une méthodologie anthroposophique (comme la cristallisation sensible, par exemple). Il s’agit juste de la mise en place d’un protocole banal d’évaluation du goût de pommes suite à l’application d’une action anthroposophique qui, elle, est peu banale. Ce qui vous empêche de respecter cette étude c’est l’hypothèse de base peu banale : l’eurythmie pourrait éventuellement changer le goût des pommes (illustrée par les images, peu banales, du documentaire explicatif d’Arte Nova). Cela vous semble tellement saugrenu que votre ressentiment vous amène à caricaturer le protocole strict et conventionnel de l’étude (qui n’a rien d’anthroposophique, lui). A partir de là, vous mettez en scène votre parodie de protocole.

x Vous l’introduisez en disant : « Faisons une petite expérience pour tester la prétention de cette danse. Normalement, une bonne expérience doit pouvoir fonctionner universellement quel que soit l’expérimentateur, le lieu et le temps »..

Mais dites-moi, y avait-il qu’une seule personne (et un chat) pour mettre en place le protocole de l’étude d’Arte Nova ? Et ce que vous appelez « l’expérimentateur », c’est qui exactement dans l’étude ? L’eurythmiste est partie intégrante de l’expérience me semble-t-il (au même titre que les pommes). Peut-elle être « expérimentatrice » et « expérimentée », en même temps (peut-être que oui) ?  

De plus, vous montrez ici que, pour vous, les gestes en question sont arbitraires et que les années de formations dans des écoles d’eurythmie n’apportent aucune qualification aux élèves ; qui sont vraiment de pauvres cloches à y passer tant de temps et à y dépenser autant d’argent.

Du coup, votre « quel que soit l’expérimentateur » nous laisse dans un flou total. Et donc, il faudrait que ce soit une tierce personne qui fasse « la petite expérience » ; et vous (avec vos gestes arbitraires qui ne devraient pas être considérés équivalents aux gestes qualifiés de Tanja), votre herbe à chat et votre chat, seriez les objets de l’expérience. Vous ne seriez donc pas l’expérimentateur.

Mais, manifestement, vous estimez que l’expérimentateur c’est la personne qui fait les gestes (donc vous ou Tanja). Vous vous dites que chacun peut expérimenter des gestes avec des bonnes ou mauvaises intention et que l’auteur des gestes sera celui qui recueille, seul, les résultats.

« Quel que soit le lieu et le temps » ? Ah, il ne faudrait pas tenir compte de ces paramètres lorsqu’il s’agit d’étude du vivant ? Sans parler de l’influence du lieu et du temps sur les qualités des gestes (sous la pluie, au soleil, par moins 10 degrés ou par 35 degrés) ? Vous êtes, comment dire : hors sol. Bref, vous vous prenez les pieds dans le tapis de votre leçon de science à deux balles..

x Et votre : « si ça fonctionne sur du pain ça devrait fonctionner sur des graines d’orges », est pas mal aussi.. « Ça devrait.. »  Ha ha. N'évoquons pas le fait que l’étude que vous prétendez singer concerne des pommes. Et passons sur le fait qu’il n’existe pas d’eurythmie négative (ou "vilaine"). Vive la rigueur et les précautions. Vive la science quoi ! C’est la fête.. Ha ha..

x Plus loin : « en ressentant intérieurement et intuitivement, comme préconiser par Steiner et Tanja.. ». Ben oui ; fastoche : "ressentir intérieurement et intuitivement". Une simple formalité.

Par ailleurs, on comprend bien que le visionnage du doc de l’institut vous a motivé à faire votre chanson et votre clip ridicule. C’est ainsi que vous percevez cette dame allemande ? Gniarf, gniarf.. On vous entend ricaner comme un adolescent ; que voulez-vous ?

Les paroles de votre chanson expriment clairement votre point de vue et votre parti prit. « Je fais des gestes pour rien ». Mais problème : vous avez dit, juste avant, que vous alliez « ressentir intérieurement et intuitivement ». Soit dit en passant : qu’avez-vous ressenti (à part de la jubilation à faire le con, pour vous moquer) ? Et dans une optique méthodologique purement impartiale, il faudrait supposer que l’élément « ressenti intérieur et intuitif », étant parti intégrante de l’expérience, puisse éventuellement avoir un effet. Si on ne peut, ne serait-ce que, le supposer, on ne peut donc espérer produire cet élément fondamental de l’expérience : un réel et sincère ressenti intérieur et intuitif (et je ne parle même pas ici de sa qualité, en rapport avec des années de pratiques).

Bref, votre chanson est le seul élément valable de toute votre vidéo (même si je préfère celle-là ; désolé). Valable, car elle exprime votre opinion, à votre manière, avec sincérité (et ironie évidente). Vous ne pouvez faire autre chose que de vous moquez de ce qui vous semble bizarre. Comme tant d’autres avant vous, depuis la nuit des temps, sur mille et un sujets, aux quatre coins du monde.. C’est universel : l’ignorance et l’arrogance, ensemble, donne ce genre d’attitude. Molière, La Fontaine et tant d'autres ont traité cela admirablement..

Votre « Des trucs vraiment pas spirituels », montre (entre moult autres extraits possibles de votre chanson) que votre représentation « du truc vraiment spirituel » est d’une pauvreté affligeante. C’est le terme spirituel que vous ne comprenez pas apparemment. Il semble que pour vous cela s’apparente au concept : « bien ». Et à l’opposé, il y aurait donc : « mal » ou « vilain »..

Hum.. Bon, laissez tomber, on n’est plus à ça près dans ce festival d’approximations et de dilettantisme.

Vous vous êtes surement bien amusé, en faisant tout cela. Vous ne cachez pas que c’est pour rire car à la fin vous dites que l’analyse des résultats sera confiée à votre chat (équivalent au panel de gouteurs avec divers critères à évaluer de façon protocolaire). Ce qui est étonnant, c’est que vous semblez continuer à présenter votre étude comme quelque chose qui aurait quand même un peu de sens (« j’ai continué à présenter les pots pendant deux jours à mon chat »).

Mais sérieusement, vous avez vraiment fait cette expérience telle que vous la présentez ? Je veux dire : vous avez vraiment essayer ‘d’envisager, un peu quand même, l’hypothèse de base’ de cette manière-là ????

Et là vous livrez votre conclusion (sérieusement) : « je n’ai constaté aucune différence significative.. »

A la fin de votre show, vous concédez que, bon, c’est un peu n’importe quoi votre truc, mais qu’en fin de compte ça l’est à peu près tout autant que l’étude réelle sur les pommes de l’institut Arte Nova.

En fait, vous exposez, à travers votre show, votre perception biaisée de l’étude en question. Vous nous montrez ce que vous critiquez factuellement : votre propre mise en scène d’étude ridicule. C’est ainsi que, vous, vous voyez celle de l’institut. Or cette dernière n’est éventuellement ridicule (d’un point de vue matérialiste) que par l’hypothèse de base ; et pas par la méthodologie qui est sérieuse (tout en étant perfectible, sans doute). Votre caricature de méthodologie (dans votre show) n’a juste rien à voir avec tout ce qui a été mise en place dans l’étude réelle. Factuellement, vous avez caricaturé une méthode pour ensuite critiquer cette caricature. Peut-être avez vous été victime de la confusion suivante : les gestes exotiques de Tanja seraient partie intégrante de l'étude et dés lors la discréditerait de facto. Mais problème : les gestes ne font pas parti de l'étude, ils en sont l'objet. L'étude n'a rien à voir avec une quelconque méthodologie exotique anthr. 

En somme, vous dénigrez, caricaturez, ridiculisez, dénaturez ce que d’autres cherchent à étudier, comprendre, expérimenter et connaître avec la modestie et l’impartialité propre au vrai scientifique (qui n’a pas de limite quant au choix de ses objets d’étude). Et avec cette qualité fondamentale à la science : la capacité à s’étonner, à s’émerveiller, et à s’ouvrir « au nouveau » ; sans systématiquement chercher à juger « le nouveau » avec les références issus de « l’ancien ».

 

33:14  Vous voyez l’hypothèse de base comme des « supers pouvoirs qui n’existent qu’au cinéma ».

Ceci résume assez bien l’éternel problème des détracteurs : ils ne peuvent juger l’anthroposophie en général qu’à l’aide de leurs propres références culturelles. Forcément, de ce point de vue-là, l’anthroposophie est ridicule et affligeante. Mais ce point de vue permet-il de percevoir, comprendre et expérimenter ce dont il s’agit véritablement ?? Vous prenez trop de personnes (bien plus formées, cultivées et méritantes que vous) pour des cons, mon chère Kalou Skeptic.  Et contrairement à vous, ils n’ont pas (eu) pour références les « supers pouvoirs qui n’existent qu’au cinéma », dans des films qui ont apparemment (puisque vous y faite référence) façonner votre rapport au monde et à ses mystères non encore élucidés par la science académique.

 

33:29  « Assurons-nous du fait, avant de nous inquiéter de la cause ; nous éviterons le ridicule d’avoir trouvé la cause de ce qui n’est point ».

Mais quel rapport avec l’étude d’Arte Nova ? Il s’agissait bien de s’assurer d’abord du fait : la modification du goût des pommes. L’étude n’avait pas pour objet l’étude du processus suprasensible, d’un éventuel rapport de cause à effet, entre les gestes de Tanja et le changement du goût des pommes (étudier cela nécessite une méthodologie adaptée s'inspirant de la science de l'esprit d'orientation anthroposophique). Il s'agissait ici de tenter d'établir le fait suivant : le goût change après l'application du protocole eurythmique. L'étude met en lumière une corrélation qui ouvre grand l'hypothèse de la causalité (mais ne l'établie pas de manière catégorique). Cela dit, je persiste à dire (avec vous) que le fait, en lui-même, n'est pas assez clairement établi. 

Il y a bien sûr une question de fond à traiter concernant la notion du fait « changement de goût ». Intéressez-vous aux protocoles dans l'établissement de panels (j'ai un peu travailler là dedans, il y a bien longtemps ; ce n'est pas du pifomètre, je vous l'assure). 

Quelques secondes avant, vous parlez de l’effet des êtres élémentaires sur la croissance des plantes. Le but de l’étude, je le répète, n’est pas de montrer un tel effet. Pour cela, il n’y a pas d’autres moyen que de s’engager dans le développement méthodique des facultés de perceptions suprasensibles que propose la science de l’esprit. Cela étant dit, certaines personnes possèdent cette perception. Ils s’assurent donc, au quotidien, du fait suprasensible que représente l’existence des êtres élémentaires. Une étude en ce sens est scrupuleusement décrite dans ce livre, déjà cité : Forces de vie, Forces formatrices. Fondements méthodologiques pour une étude du vivant.

 

33:37  « Croire que des gnomes joue etc.. » 

Là aussi, vous êtes prisonnier de vos représentations simplistes. Vous voyez « un gnome » en mode Walt Disney ou Hollywood. Donc, forcément, c’est à désespérer de l’humanité de se dire que tant de personnes pourraient « croire » à cela.

Vous ne réalisez pas à quel point vous êtes à côté de la plaque. L’expérience perceptive particulière que l’on peut faire des êtres élémentaires n’a rien à voir avec ces images populaires ou cinématographiques. Pour décrire ce type d’expérience à ceux qui ne les ont pas faites, il faut se servir d’images empruntées au monde sensible. Mais ce ne sont que des descriptions imagées. Faire de ces dernières des réalités, là est la vraie superstition. Pensez plutôt en lignes de forces géométrique, agençant des formes qui ont des caractéristiques émotionnelles vivantes et interactives, évoquant, tantôt la légèreté, tantôt la pesanteur, par exemple. Avec toute sortes de nuances indescriptibles avec des mots.. 

Le pb, c’est que vous ne comprenez pas de quoi il s’agit lorsque Steiner parle de perception spirituelle. Vous ne voulez (ou pouvez) pas sortir de votre interprétation simpliste. C’est compréhensible, certes. Mais pour comprendre le problème du clairvoyant, c’est un peu comme si vous deviez expliquer « la couleur jaune » à un aveugle né, dans une société d’aveugle né. Il faudrait que vous vous serviez de concepts se référant à l’ouïe, à l’odorat, au toucher et au goût, pour « décrire » le jaune. Ces descriptions ne seraient là que pour tenter de donner une vague idée de la réalité de « l’expérience jaune ». Mais elles seraient très trompeuses si l’aveugle de naissance les prenait pour argent comptant. Cette simple réflexion est un des B.A. ba d’un préalable à l’anthroposophie, sans quoi on erre dans du gros n’importe quoi ; pensant que ce « n’importe quoi » est la réalité de l’anthroposophie alors qu’il ne s’agît que du « n’importe quoi » qui se trouve en nous. Le « n’importe quoi » de nos représentations erronées et simplificatrices.  

Voici un exemple de ce que peut en dire Steiner (on se concentre svp) :

« Ce que l’on contemple dans le suprasensible, on peut certes le décrire par des représentations tirées du monde sensible. On peut parler, par exemple, d’un être qui se manifeste comme un phénomène coloré. Seulement, celui qui prend connaissance de ce genre de description de la réalité suprasensible ne devrait jamais oublier ce que l’investigateur de l’esprit veut dire quand il parle ainsi de couleur, à savoir qu’il vit intérieurement quelque chose d’analogue à la perception de la dite couleur par la conscience liée au sens. Quand, par contre, quelqu’un nous dit qu’il a devant sa conscience quelque chose d’identique à la couleur sensible, c’est que ce n’est pas un investigateur de l’esprit mais un visionnaire ou un halluciné. […] Il y a des gens qui sont déçu quand l’investigateur de l’esprit doit leur dire que lorsqu’il s’exprime par des représentations tirées de l’expérience des sens, il entend simplement illustrer ce qu’il voit. Car ces gens ne font pas l’effort de connaître une monde suprasensible distinct du sensible. Ce qu’ils veulent reconnaître comme monde suprasensible ne serait qu’une sorte de ‘double’ du monde sensible. Ce monde serait simplement plus subtil, plus ‘éthérique’ que le monde sensible, mais pour le reste il ne devrait pas exiger en outre d’être saisi par d’autres représentations que celles du monde sensible. Or quiconque veut approcher vraiment le monde spirituel doit aussi consentir à l’effort d’acquérir de nouvelles représentations. Celui qui ne veut se représenter qu’une copie atténuée et nébuleuse du monde des sens ne peut pas saisir le monde suprasensible. »  R. Steiner (GA 17)  Le seuil du monde spirituel

 

33:47  « j’émet un énorme doute »

Outre le fait que vous réduisez, là encore, des protocoles précis d’eurythmie à « des papotages avec des plantes (etc) », on peut vous rétorquer de manière générale : libre à vous d’émettre un énorme doute concernant l’influence qu’une quelconque attention humaine structurée pourrait avoir sur la vigueur et la bonne pousse des plantes. Une telle attention est souvent en rapport avec un facteur qui n’a aucune réalité scientifique (n’est-ce pas ?) : l’amour. La magie = l'âme agît.. Laissez tomber.. Ha ha..

Vous devriez vous intéresser aux dernières évolutions de la physique quantique concernant l'influence "du sujet observant" sur "l'objet observé"..

 

33:55  « le seul changement que vous pouvez concevoir.. »

La perception subjective, l’imagination et l’auto persuasion. C’est la seule chose que vous pouvez concevoir. Vous ne pouvez envisager qu’il puisse y avoir un lien réel de cause à effet. Cette incapacité avouée montre bien que vous n’êtes pas en mesure de mener une quelconque étude rigoureuse sur ces questions-là. Car vous n’arrivez pas à concevoir, comme simple hypothèse de travail, que quelque chose pourrait exister qui n’entrerait pas dans les sentiers battus rassurant de votre représentation du réel.

 

Concernant votre volet sur la médecine anthroposophique, je ne vais pas commenter toutes vos approximations, erreurs et incompréhensions.

Juste deux :

x Corrélation n’est pas causalité (encore et toujours) : le déficit de vaccination contre la rougeole constatée dans les écoles Steiner n’est pas forcément causé par une supposée opposition automatique des anthroposophes. Affirmer cela est une erreur de raisonnement que le moindre sceptiques zététicien (intègre et impartial) de base devrait pouvoir démonter.

Voici : la majorité des parents d’élèves ne sont absolument pas anthroposophes. Par contre, ce sont souvent des personnes qui ont une certaine défiance vis-à-vis des autorités officielles (et donc aussi médicales). Ils n’ont pas besoin de l’anthroposophie pour cela. D’autant moins que les anthroposophes et leurs institutions, globalement, ne sont pas particulièrement défiantes vis-à-vis des autorités. Mais la sociologie des parents d’élèves qui font la démarche de sortir leurs enfants de l’éducation nationale est ainsi faite que vous y trouverez une partie importante d’antivax (avec des degrés divers d’oppositions). Ces parents font ce qu’ils veulent. Les équipes pédagogiques des écoles Steiner ne sont pas des équipes médicales et encore moins policières (avec un pouvoir coercitif). Elles ne donnent aucune consigne pro ou anti vaccination non-obligatoire (ce qui est le cas pour le vaccin contre la rougeole ou la varicelle).

C’est donc une conclusion hâtive que vous faite là, en pensant que "corrélation" équivaut forcément à "cause". Simple, basique, Mister Skeptic..

 

x 36:40  "Viscum Album a mené à des décès".

Avez-vous des preuves de cette affirmation grave ?

En attendant vos preuves (que vous avez sûrement puisque vous ne parlez pas à la légère ;), voici diverses études scientifiques sur le Viscum Album : "Evaluation de la médecine anthroposophique - recherches et études cliniques."

Par ailleurs, je vous suggère la lecture du "12/B" de la réponse que j'ai faite à JB Meybeck il y a un an sur le même sujet (il n'avait pas osé être aussi direct que vous). 

 

 

 - - -  La conclusion de votre vidéo  - - -

 

39:19  « ne repose sur aucun fondement vérifiable »

Ceci est une affirmation péremptoire. Voici pourquoi (je radote parce que vous radotez aussi) : vous n’avez pas fait l’effort de comprendre la démarche cognitive propre à la science de l’esprit d’orientation anthroposophique. Et vous n’êtes manifestement pas motivé à faire cet effort afin de tester cette démarche cognitive novatrice (que vous ne connaissez peut-être même pas, obsédé que vous êtes par le concept de croyance qui vous sert de grille de lecture et de compréhension a minima de cette science de l’esprit). Dès lors vous ne pouvez juger de la pertinence de ses fondements car, pour la vérifier, il faudrait que vous empruntiez le chemin qu’elle propose (ne serait-ce que partiellement). Ce refus de principe vous met donc hors-jeu. Libre à vous, mais par conséquent vous n’êtes pas qualifié pour vous exprimer sérieusement sur ce sujet.

Ce que j’exprime là est propre à toute science (ou domaine de connaissance, d’expérience et de compétence) : si vous possédez une qualification solide en physique quantique, elle ne vous sera d’aucune utilité pour vérifier les fondements sur lesquels repose l’ethnologie. Pour vérifier la pertinence d’une science, de ses fondements et de ses résultats, il faut d’abord passer par une formation pour en maîtriser les fondamentaux, les pratiques et les enjeux. C’est ce que dira un ethnologue à tout physicien pensant que sa qualification en physique lui permet de juger les travaux de l’ethnologue. (De manière générale, le maître donne des outils de compréhension à l’élève qui lui permettent, in fine, de se mouvoir librement et indépendamment dans la discipline en question.)

Or, ce qui est vrai dans cet exemple l’est aussi, plus généralement, concernant des paradigmes (je le répète ici encore) : on ne peut vérifier le sens et les fondements du chinois (anthroposophie) en se basant sur le français (science réductionniste académique d’orientation matérialiste, par exemple). Il faut d’abord apprendre le chinois. Et pour trouver la motivation nécessaire, il faut accepter l’hypothèse que ces sons sans queue ni tête (de prime abord) qui sorte de la bouche de « cet être étrange » (cad, ici, le scientifique de l’esprit d’orientation anthroposophique) pourraient avoir une signification qu’il serait envisageable d’apprendre et d’étudier avec la modestie et l’ouverture que requièrent tout apprentissage. Si on reste sur l’idée qu’il s’agit là « de sons arbitraires » qui n’ont aucun intérêt et aucun sens, on restera sur notre incompréhension et on affirmera, comme vous le faites ici : les fondements linguistiques de ces sons étranges ne sont pas vérifiables ; fin du débat. A jeter !!

Tout au long de cet article, je vous ai fourni pas mal de références qui montrent que votre affirmation ("ne repose sur aucun fondement scientifique") est inconsidérée. Balayer toutes ces productions intellectuelles dont certaines sont le fruit de scientifiques hautement diplômés (aux qualités scientifiques académiques qui vous ridiculisent totalement), est une attitude complétement pitoyable. 

Et si vous me parler encore de millefeuille argumentatif (concernant toutes ces références), je vous répondrai ceci : si je me mets à dénigrer la biologie en dilettante, un biologiste (voulant faire apparaître le ridicule de ma prétention à juger ce que je ne connais pas et qui occasionne des productions intellectuelles incommensurables) me mettra en référence, lui aussi sans doute, une tonne de livres et de connaissances à assimiler avant de pouvoir envisager de m’exprimer (a fortiori sur un registre critique) sur ce domaine de connaissance, d’expérience et de compétence. Il me dira : « lis tout ça mon garçon, avant de parler », et il aura bien raison. Et là, moi, en bon youtubeur post-pubère, je dégainerai mon argument du « millefeuille argumentatif » plus vite que mon ombre (sorti de mon manuel de rhétorique pour chevalier sceptique du web)..  Ha ha, sacré Kalou.

Vous n’arrivez pas à réaliser que pas mal d’anthrop (qui "comptent", dirons-nous..) connaissent parfaitement (bien mieux que vous) la science académique. Ce qui était aussi le cas de Steiner (dans une moindre mesure) ; qui avait étudié 4 années à l’école polytechnique de Vienne (études interrompues, certes, car il fût appelé à collaborer à l’édition des écrits scientifiques de Goethe). Et ils ne conçoivent pas leur orientation anthroposophique comme une manière de tourner unilatéralement le dos à cette science reconnue de nos jours, mais comme son élargissement, ou plutôt sa mue.. Ils vivent souvent cela comme une aventure passionnante qui comble leurs authentiques vies de scientifiques (il y en a peu, certes, mais il y en a). Et cela vous échappe complètement, en bon dilettante heureux que vous êtes.. Perra vous a donné une grille de lecture, il a mis le focus sur certaines choses mais se garde bien d’en dire d’autres.. Vous êtes sur une lancée (avec biais de confirmation non-stop) dont il a orienté la trajectoire. Il fait cela admirablement bien avec beaucoup de gens. Quel talent ce Greg.. Sa paranoïa est contagieuse. C’est une sorte de paraphrénie collective..   Allez, faisons le jeu de mot : une Perraphrénie.. (moi aussi je m’amuse de temps en temps).

Je vous renvoie (juste) à deux références concernant Perra (cliquez sur les images) :

Source: Externe       Source: Externe

La condition préalable à l'ouverture et à la lecture de ces liens est l'amour intègre du discernement et de la pensée impartiale en générale (pour la photo de vacance, allez au point 6.3 de cette thèse universitaire de philosophie). 

 

39:25  « présupposé ostentatoire fumeux »

x Projection.

x Inversion accusatoire.

x Retour du refoulé.

Au choix, mon cher Kalou..

 

39:28  « et totalement pseudoscientifique »

Existe-t-il des présupposés ostentatoires fumeux qui seraient scientifiques ou juste partiellement scientifiques, du coup ? Réfléchissez deux secondes à la cohérence de vos phrases et à leurs conséquences logiques. (Un présupposé ostentatoire fumeux n’est, intrinsèquement, ni scientifique, ni même pseudoscientifique. Il n’est tout bonnement pas scientifique du tout !! Ce terme de pseudo scientifique est ridicule. Bon, laissez tomber.. ha ha)

En fait, on a bien compris, vous inquiétez pas : l’anthrop, c du gros bullshit, point barre. Vous habillez votre jugement unilatéral de belles expressions qui se donnent des allures convenables et sérieuses, mais au fond, vous voulez juste décrédibiliser, avec autant de zèle que possible, ce que vous ne comprenez pas en usant d’une panoplie de mots à cet effet. Mais leur agencement, ici, est un peu drôle, passons.. 

Vous êtes à l’image de beaucoup de jeunes zététiciens : vous êtes dans une posture scientifique. Vous vous positionnez « du bon côté » (selon vous) : « du côté de la science » (pour mieux fustiger ceux que vous désignez comme étant « du mauvais côté » : le coté de l’antiscience). Vous en adoptez (maladroitement) les codes et le style communicationnel. Vous avez tendance à idolâtrer l’idée de science. Mais vous ne la mettez pas vraiment en pratique dans vos vidéos ou vos « échanges » avec moi. Vous la représentez très mal cette science (c’est, en fait, dommage pour elle). Factuellement, vous êtes souvent très peu rigoureux et logique. Là aussi, l’accusation de « pseudoscience » apparait parfois comme une inversion accusatoire de la part de certains membre (pas tous) de cette communauté (si ce que je pense avoir compris est exacte ; pseudoscience signifierait : simili-science). La science ne peut être vraiment militante. Militer pour la science c'est, souvent, la dévoyer. Une contribution d'un livre défendant Steiner aborde cette "militance" rationaliste (résumé dans une partie de cet article). 

 

39:30  « fondement repose sur un trompe-l’œil »

Pourriez-vous désigner et caractériser de manière méthodique et précise le trompe-l’œil sur lequel reposerait les fondements « des vérités de Steiner » (plutôt que de parler pour ne rien dire) ? Vous ne faîtes que continuer à suggérer sous toute les coutures :  warning warning !! C’est du gros bullshit, les amis qui êtes « du bon côté », faut faire qqch contre ceux qui sont « du mauvais côté » et distribuer des bonnets d’ânes pour ricaner ensuite.

Concernant les arguments à élaborer lorsqu'on se permet ce genre d'affirmation (trompe l'œil), je vous conseille de prendre exemple sur ce livre de cet ancien professeur à la faculté des science de l'université de Lausanne, Pierre Feschotte : Les Mirages de la Science. Dont voici le sommaire très parlant

Préface
x Les conditions d'un dialogue

Chapitre I : Les sciences au pouvoir
x Pouvoir matériel et prestige social
x Pouvoir idéologique et prestige culturel
x Froide vérité ou dogme irresponsable ?

Chapitre II: Les sciences en évolution
x Naissance des sciences modernes
x Pour être des savants, ils n'en sont pas moins hommes
x Histoire des Arts, de l'Eglise et des Sciences, un tout
x L'aube de la science expérimentale
x Et la Religion ?
x La grande césure
x Qualités premières et secondaires
x Les sens sont-ils vraiment trompeurs ?
x Les sciences en accusation

Chapitre III : Science et vérité
x Le dialogue avec la Nature : question de méthode
x Données immédiates et activité de pensée
x Qu'est-ce que le réel ?
x Kant et le dualisme moderne
x Les modèles scientifiques
x Science exacte et probabilité
x L'observateur comme référence nécessaire

Chapitre IV : Les illusions scientifiques
x Science et méta science
x L'extrapolation sournoise
x L'espace comme illusion : les deux infinis
x Pensée abstraite et pensée réaliste
x Le temps comme illusion
x L'illusion des extrêmes

Chapitre V : De l'hypothèse au dogme
x Les vertus du conditionnel
x L'origine de la vie ou l'origine de la mort ?
x Et l'homme ?
x L'illusion de l'ascendance animale
x De l'organisme fermé à l'organisme vivant
x Mouvement, tropisme, instinct, décision
x L'occultation de l'être

Chapitre VI : Le prix de la liberté
x Les dangers de la solitude
x La première chute
x Vers l'abolition de l'esprit

Chapitre VII : La dignité humaine menacée
x L'homme, cet oublié
x Dépasser l'écologie
x Comment apprendre à vivre ensemble ?
x L'intérêt pour autrui
x La coexistence sociale, lutte ou collaboration ?
x L'égoïsme et la vie économique
x L'être humain, clé du problème économique
x Les objectifs d'une collaboration

 

 

39:32  « .. l’édifice entier ne pourra que s’effondrer emportant ses occupant sous des gravats d’illusions »

Nous pourrions aussi user de l’allégorie suivante : un arbre se juge à ses fruits. Si ses racines son pourries, il ne pourra produire de fruits. Mais peu importe l’image (enfin, nous y reviendrons), l’idée étant que tout ce qui est fondé sur des illusions ne peut pas passer les épreuves du réel et du temps. Très bien. Je suis entièrement d’accord.

Donc, qu’en est-il un siècle après ??

Je cite Le Monde Diplomatique : "l’anthroposophie [est] une multinationale de l’ésotérisme".

Ah bon ? Wouahou, une multinationale construite depuis un siècle sur des illusions ?  Mais comment est-ce possible ? Comment est-ce possible que votre parole de bon sens (illusion => effondrement) ne se soit pas déjà vérifiée depuis tout ce temps ? Et pourquoi faut-il que ce bon sens ait tant besoin de l’aide d’activistes anti-anth (comme vous) pour espérer se réaliser (effondrement) ? Perra avait écrit (ou dit) quelque chose allant dans votre sens il y a plusieurs années (il avait évoqué une disparition naturelle). Et j’avais commenté quelque part : pourquoi diable ne pas faire confiance à ce processus naturel d’autodestruction liée à l’impertinence des pensées et des pratiques en question ? Pourquoi s’acharner tant à devenir l’instrument artificiel d’un tel processus de pourrissement qui devrait, en toute logique, être naturel ? [Ceux qui ont entravé de manière artificielle le développement de l'anth sont les nazis et les soviétiques, soit dit en passant. Ils n'y allaient pas par quatre chemins : "l'anth est incompatible avec notre doctrine ; donc interdiction, et arrestation le cas échéant".]

Vous êtes vraiment drôle ; et touchant, en fait. Ailleurs, je vous avais déjà soumis à un questionnement de ce genre concernant les écoles Steiner. Je vous demandais de m’expliquer leur développement dans le monde alors qu’elles étaient censées générer tant de malheurs, de déstabilisations et de souffrances en leur sein et dans leur giron (en prenant pour argent comptant les propos de Perra). Evidemment, vous ne m’avez pas répondu. Comment se fait-il que tant de personnes, loin d’être des crétins (Helmut Kohl, Gerard Schroeder, les cadres de la Silicon Valley, par exemple), mettent leurs enfants dans ces écoles, puis conseillent à d’autres parents de faire de même, et que tant d’enfants y ayant fait leur scolarité en garde un tel bon souvenir qu’ils y mettent leurs propres enfants ; tout cela sur tous les continents ? Comment se fait-il qu'il existe tant de témoignages spontanées de ce genre, venant des anciens élèves ? 

Concrètement, l’effondrement que vous évoquez aurait dû se constater depuis longtemps ; sans l’aide d’une campagne médiatique négative pour dire qu’il y aurait un problème. Car le problème serait là, dans le quotidien des vies des élèves et des parents, depuis des décennies. (Lire une réflexion personnelle plus approfondi, ici en annexe 4)

Si je vis dans un quartier où la délinquance et la violence règnent, je n’ai pas besoin de BFMTV pour être inquiet et sur mes gardes. La réalité se charge de m’y inciter au quotidien. D’ailleurs, j’en parle à tous mes amis.

Par contre, il peut arriver que je sois inquiet de la violence dans une ville, ou je n’ai rien constaté de significatif (ni moi, ni mes voisins), uniquement parce que BFM l’a dit. Je me méfierai car cette chaine aura mis le focus sur un cas ou deux (sans doute réel) et que j’en ferai une généralité.

Mais où se trouve l’illusion dès lors ? Et où se trouve le réel ?

Voyez-vous, si je tourne tant autour du pot (que vous avez-vous-même choisi d’évoquer) c’est parce qu’il s’agît là d’une question centrale. L’anthroposophie et ses applications sociales, culturelles et professionnelles se développent depuis un siècle. C’est indéniable. C’est un fait qui est justement la cause principale de la sidération des personnes qui le découvrent.

« Purée, mais c’est immense, c’est mondial, ya des banques, des écoles, des arts, une médecine, des universitaires, des hôpitaux, une architecture, des personnes influentes etc.. ; mais au secours, ça ne devrait pas exister.. »

Et là, plutôt que de se dire :

« C’est sans doute qu’il doit y avoir qqch de pertinent dans l’anth que je n’ai pas compris »

certaines personnes (comme vous) se disent :

« Le processus d’effondrement qui aurait dû opérer naturellement a sûrement été contourné, ou hacké, il faut donc permettre à ce processus de se réaliser, il faut l’aider à se réaliser ».  

Pour cela, il faut persuader « les gens » que les applications qui se sont développées depuis un siècle sont problématiques et nulles et que ceux qui les ont appréciées avaient été endoctrinés. De la même manière que BFM persuade « les gens » que tel quartier est violent, alors même que ses habitant disent que non, pas plus qu’ailleurs. Oui, mais les habitants, ben, ils sont pas journalistes, donc, ils savent pas. Point barre. Tout comme les protagonistes de l’anth et de ses nombreuses applications : ils ne savent pas, car ils n’ont pas écouté Kalou, qui sait, lui, que l’anth c’est pas bien, c’est pas vrai, ça peut pas marcher, donc ça ne peut que s’effondrer… Enfin, quand on l’aura "dynamité" quoi.. (à coup d’arguments zététik percutant, bien sûr 😉 ; moi aussi je fais des allégories)..

Votre image de "l’édifice" qui s’effondre sur ses occupants est un véritable délice pour une analyse psychologique.

Sans rire, c’est très inquiétant ce qui se manifeste là, sortant de vos ressentiments logés dans votre vésicule biliaire. Après le feu (1er Goetheanum), l’effondrement (le second).. ?  Avec des occupants sous les gravats..

Je vous laisse vous réjouir devant ce spectacle (vous pouvez accrocher ça en poster chez vous) :

Source: Externe

 

Source: Externe

Mais bon, ouf, bien sûr, c’est une allégorie (gravats d’illusion).. Bien sûr…

Réveillez-vous, Mister Kalou, avant que les truchements de votre inconscient ne vous emmènent, peu à peu, trop loin dans votre « activisme anti… » ; ou que votre prêche n’inspire quelqu’un (comme ce fût le cas il y a 100 ans)..

En attendant, le Goetheanum est bel et bien là, et ça grouille de vie, de germe d'avenir et d'espoir là dedans :

 « .. l’édifice entier ne pourra que s’effondrer, emportant ses occupant sous des gravats d’illusions »

(Allégorie, pleine de tact, de Kalou) 

 

 

39:39  « inquiétons nous de ce que nous croyons et (de) ce que nous acceptons de croire »

Je suis d’accord. Ce fût toujours ma démarche avant de découvrir Steiner, et après. Ayant grandis dans une société (école, médias, mode de vie), une époque, une civilisation et une famille matérialiste, j’ai peu à peu réalisé que mon athéisme et ma grille de lecture matérialiste n’était pas un rapport au monde élaboré librement, peu à peu, par moi-même, mais un conditionnement social, reposant sur une foi aveugle en l’autorité que représentait, pour moi, les contextes précités. J’étais sous influence. D’autant plus que mon père (aujourd’hui décédé) était directeur de recherche au CNRS (assez réputé, du reste) en physique nucléaire. Il m’a fallu me mettre à dos tous ces contextes sociaux (des plus vastes au plus intimes) pour faire un travail critique et de prise de conscience autonome ; et pour m’en libérer. C’est après cet effort solitaire et difficile que j’ai rencontré, par divers concourt de circonstances, l’œuvre de Steiner.

Ma démarche a toujours été une démarche de connaissance, de réflexion et de quête de cohérence, voire de sens. Avant Steiner et depuis Steiner. Mon approche de son œuvre s'est faite avec beaucoup de prudence et de gardes fous. Mais ce serait trop long à raconter...

Donc, oui, inquiétons-nous de ce que nous croyons et de ce que nous acceptons de croire. Et ceci est valable pour vous également, Kalou.

Les schémas anti anth (comme ceux que vous explicitez à partir de 39 :43) sont entrain de se transformer peu à peu en religion chez les détracteurs. Ils deviennent des croyants. Il y a un prophète (Perra, en France), des cardinaux (institution type Mivilude et ses satellites), des prêtres (les youtubeurs, blogueurs, journalistes militants), des inquisiteurs, et bien sûr, des fidèles (principalement 2.0)..  En fait, toute cette religion est essentiellement 2.0… 

Pour élargir et approfondir la question, il faut examiner les cause profondes qui amène tous ces détracteurs à ressembler de plus en plus à des inquisiteurs acharnés. Il est probable qu'ils soient l'expression d'un problème fondamental de la modernité elle même. Non pas qu'elle soit à condamner unilatéralement, certes pas ; mais il s'agit plutôt de la faire gagner en maturité. La modernité fait sa crise d'adolescence. Elle divague, parfois. Bruno Latour, un des penseurs les plus cités au monde (décédé récemment), estimait que la modernité n'avait "pas atterrie". La modernité ne doit pas être laissée à ceux qui l'empêche d'atterrir (comme les rationalistes militants, par exemple, qui, bien souvent, représentent si mal la science en finissant par en faire, inconsciemment, une sorte d'objet de culte).  

 

39:43  « mais aussi des croyances que l’on essaie de nous vendre avec un bel emballage marketing vantant le naturel, d’anciens savoir révélés, mystiques ou miraculeux, d’autant plus lorsque cela touche à la santé, la vôtre et celle de vos proches »

Là aussi, je suis entièrement d’accord. Mais le rapport avec l’anthroposophie n’existe que dans votre tête qui reproduit béatement les schémas erronés tournant en boucle dans les milieux fermés des détracteurs de l’anth (la religion précitée).

Premièrement, les anthrop n’essaient pas de vendre des croyances mais de promouvoir un regard sur le monde, les autres et soi-même, une démarche de connaissances dont chacun est libre de se saisir (et de saisir) ou pas. Ils veulent favoriser la compréhension de l’anth, dans toute sa profondeur, sa diversité et son potentiel. C’est sur ces bases là qu’elle se développe depuis un siècle. C’est ce qui explique la lenteur du développement mais aussi sa prégnance et son imbrication dans la société (lentement mais sûrement). Elle se fonde essentiellement sur des vécus et des initiatives individuelles qui apprennent à collaborer entre elles. Il ne faut pas chercher ailleurs la cause du profond maillage sociologique cosmopolite et international de ses applications socio-professionnelles.

Deuxièmement, ce que vous appelez « bel habillage marketing » n’est rien d’autre qu’une manière de vulgariser vraiment les contenus complexes de l’anth afin de les faire, éventuellement, comprendre. Je ne vous referai pas ma comparaison avec la physique quantique (ou tout domaine complexe) à présenter au grand publique. Je vous invite à lire la réponse que j’avais faite à Meybeck sur cette question de la dissimulation (car c’est à cela que fait référence votre « bel habillage marketing », en fin de compte). Lisez la partie N° 7.  

Troisièmement, les anthrop ne vantent pas particulièrement « d’anciens savoirs révélés, mystiques ou miraculeux ». La nature, admettons ; même s’il s’agît de bien s’entendre sur le sens que l’on donne à ce mot.

L’anth se démarque, précisément, du rapport ancien que l’on entretenait avec les réalités spirituelles. La révélation est un phénomène subit. Steiner parle là de clairvoyance atavique (souvent liée à des phénomènes comme la transe ou l’extase). La différence avec ce que propose l’anth, c’est l’entrée en jeu de l’individu libre et autodéterminé, pleinement conscient, dans son rapport avec le monde spirituel ; et surtout l’entrée en jeu de la pensée individuelle. C’est à cet individu libre et conscient de décider s’il s’engage (ou pas) dans une telle aventure. C’est à lui de fournir les efforts nécessaires (ou pas).

Sur la différence entre la mystique et l’anth, je vous conseille ce livre : Mystique et anthroposophie - Rudolf Steiner

Quant à l’expression « savoirs miraculeux », nous sommes, là aussi aux antipodes de l’anth. Votre expression est un oxymore. Le miracle est un phénomène inexpliqué qui est accepté comme tel. Il est en rapport avec la foi. Or, les anthrop ont la fichue prétention de vouloir comprendre ce qui se cache derrière ce que certains appellent « les miracles ». Ils veulent donc « savoir ».

Ces deux mots s’excluent mutuellement. Mais si vraiment il faut les associer, on pourrait le faire ainsi :

Les anthroposophes utiliseront le terme de miracle plutôt dans un sens poétique et contemplatif. La modestie, la dévotion, devant l’immensité, la beauté et la puissance sereine des phénomènes de la vie est une manière de ne jamais cesser de s’émerveiller devant tous ces miracles de la nature. Ce que je dis là est plutôt commun à tous les véritables scientifiques. Comprendre en toute modestie les lois qui permettent à l’univers d’exister sous tous ces aspects fût aussi la démarches des alchimistes (comme Newton ;). L’expression « savoirs miraculeux » prend une autre dimension, si vraiment il faut l’utiliser. Fondamentalement, tant l’alchimie que l’anthroposophie, abordent avec scientificité un domaine qui est la chasse gardée des religions. Ce qui provoque leur courroux, forcément (et toutes sortes de procès en sorcellerie). Mais cela provoque aussi le courroux de certains scientifiques qui ont été persuadés (par Emmanuel Kant) que la démarche scientifique ne pouvait concerner que l’ici-bas. En attendant, s’engager dans une science de l’esprit (et des réalités suprasensibles) ne peut se faire qu’en épousant la sacralité de ce domaine de l’existence. Et c’est cela qui rend la démarche anthroposophique ambigu et qui donne une impression de duplicité (religion ou science ?). Pour mesurer l’intégrité et la profondeur de cette démarche il faut posséder le bon étalon. Et ce dernier ne peut pas vous être donner. Vous ne pourrez le produire que par vous-même. Librement, en toute conscience. Mais si vous n’êtes pas prêt pour accomplir ce pas (et n’êtes pas prêt à vous mettre en chemin), vous resterez dans l’incompréhension. Compenez que c’est le sujet qui devient objectif ; l’objectivité n’existe pas sans la bonne volonté du sujet pensant (qui doit avant tout se connaître lui-même), il s'agît d'un chemin d'auto éducation que l'on peut aussi appeler : initiation. Les chemins de traverses qui sortent des sentiers battus doivent être empruntées pour vérifier s’ils mènent vraiment quelque part ou pas. Or depuis 1 siècle, force est de constater que oui. On juge un arbre à ces fruits. Et les fruits sont bel et bien là. Encore faut-il les regarder objectivement (avec rigueur et impartialité) et non avec le regard obtus du réductionnisme et l'approche biaisée du matérialisme.

 

Votre vidéo évoque

« la magie ».

Pour vous, ce n’est que superstition.

Je vous propose une autre approche de ce terme :

« L’âme agit ».

Elle peut agir sur elle-même, d’ailleurs, en s'appuyant sur l'Esprit.

Et ce "miracle" est à votre portée.

Si toutefois vous le décidez librement.

 

* * * * * * *

 

J’en ai fini avec votre vidéo.

 

C’est très long ; j’ai pris mon temps (avec des grosses périodes de pause parfois)… J'avais commencé en automne dernier (c'est vous dire).

Il y a une débat de fond sur lequel il est impossible de faire l'impasse. C'est pour cela que je vous le met sans cesse sous le nez. Le paradigme..

Comme je l’ai écrit à Meybeck, soyez assuré que ce travail trouvera un autre débouché que votre simple lecture (et prise en compte). Cela dit, cette dernière est malgré tout attendue (sans trop d’illusion quand même). Quant à une réponse rigoureuse de votre part ; disons que je vais aller prier à Lourdes, et attendre le miracle.. Ha ha.. 

Bien à vous,

Paul 12

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Commentaires
C
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour cet apport intéressant.<br /> <br /> <br /> <br /> DGNR recommence à changer l'hypothèse d'une étude scientifique dans le debunk de celle-ci : <br /> <br /> https://twitter.com/Humanaste/status/1730168007953879091
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